* Rêveurs et mangeurs de papier *

* Rêveurs et mangeurs de papier *

Marjane et le sultan de Agnès Laroche


145 pages

Parution : 19 février 2015

Editions TALENTS HAUTS

 

Synopsis :

Marjane a 17 ans et dirige l'atelier de tissage familial. Jusqu'ici préservée d'un mariage précoce, elle s'y voit contrainte par la mort prochaine de son père. En effet, dans le sultanat d'Aroum, en 1898, les femmes ne peuvent hériter de leurs parents.

Révoltée par cette loi absurde, Marjane décide de se rendre auprès du jeune sultan Bahman. Leur entretien ne se passe pas comme prévu et, alors que la jeune femme pense s'être attiré les foudres du sultan, il accepte de se joindre à elle pour une aventure en plein désert : s'ils parviennent ensemble au sommet du mont Irouz, le sultan acceptera de réviser la loi.

 

L'avis de *S, 24 ans, rêveuse et mangeuse de papier*

 

J'ai beaucoup aimé cette petite lecture. La plume de l'auteure est agréable et le sujet est très intéressant. Un sujet toujours d'actualité dans certaines régions du monde, qui traite de la reconnaissance des femmes, de leur indépendance, de leur statut dans la société.

 

Dans le sultanat d'Aroum, une loi interdit aux femmes d'hériter des biens de leur famille. Elle doivent obligatoirement se marier pour que les biens en question soient gérés par leur mari. Si elle ne se marie pas, c'est le sultanat qui en aura la propriété. Marjane a eu la chance de grandir dans une famille qui ne l'a pas obligé à se marier. Mais la maladie qui risque d'emporter son père les pousse à envisager un mariage arrangé, le plus tôt possible. Marjane ne peut se résoudre à se marier car elle tient à son indépendance, et surtout elle estime que tous ces biens lui reviennent puisqu'elle a travaillé très dur. Mais lorsque son père lui explique que si elle ne veut pas se marier, il devra trouver un mari à sa petite soeur, âgée de seulement quinze ans, Marjane décide d'aller parler directement au sultan. Leurs convictions sont évidemment très différentes. Cependant, suite à quelques malentendus, le sultan va proposer à Marjane de l'accompagner dans un voyage à travers le désert pendant lequel elle aura toutes les chances de le faire changer d'avis.

 

Marjane est un personnage comme je les aime. C'est une jeune femme courageuse et déterminée. Révoltée, elle est prête à défendre ses convictions. Elle ne veut pas être obligée de se marier, ni de voir marier sa petite soeur pour garder ce qui appartient à sa famille. Elle qui a repris l'atelier de tissage de sa mère, morte deux ans plus tôt, a envie de continuer cette activité professionnelle, sans qu'un mari la gère à sa place, sous prétexte que c'est une femme. Elle a du talent, ses tapis sont réputés et l'atelier tourne bien. Alors elle ne voit pas pourquoi elle devrait tout abandonner, simplement parce que la femme est considérée comme incapable pour ce genre de choses.

 

Marjane sait qu'il sera difficile de se faire entendre, et j'ai aimé qu'elle ai cette envie si forte de faire changer les choses pour elle et sa soeur, puis pour les autres femmes. Elle sent la société dans laquelle elle vit assez moderne pour modifier cette loi et espère un premier geste de la part du sultan pour reconnaître un début d'indépendance pour la femme. Sa première rencontre avec le sultan n'est pas vraiment encourageante tant le personnage est peu commode et semble borné. On a du mal à croire que le changement soit possible avec un sultan aux convictions si révoltantes. Du coup, le déroulement de l'histoire est vraiment sympa puisqu'il réserve quelques surprises. 

 

Verdict : Un petit roman simple et incroyablement efficace, j'ai passé un agréable moment de lecture. Le thème choisi par l'auteure permet de faire passer un message intéressant, tout en gardant un ton abordable. Du coup, je pense que cette belle histoire fera réfléchir les petits comme les grands.

 

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*S*

 

Extrait :

 

" - Depuis toujours, une loi interdit aux femmes du sultanat d'Aroum d'hériter des biens de leurs parents. Mon père, Navid Arsanjani, est gravement malade et je désire solliciter votre indulgence afin qu'il puisse me transmettre ses biens, ainsi qu'à ma soeur, le moment venu. Il s'agit de notre maison et d'un atelier de tissage. Si vous refusiez, je serais contrainte de me marier rapidement, ce que je ne souhaite pas.
Le sultan resta longtemps silencieux. Lorsqu'il s'exprima enfin, toute trace d'amabilité avait disparu de son visage.
- Cette loi est juste et vous n'y échapperez pas, lâcha-t-il froidement. Les femmes n'ont pas les qualités requises pour gérer des biens ou de l'argent en toute indépendance! Elles s'occupent de leur foyer, de leurs enfants, travaillent parfois, mais il serait vain de leur en demander davantage, elles n'en sont tout simplement pas capables! Sans parler de la frivolité et de l'inconséquence de certaines qui dilapideraient en bien peu de temps leur héritage.
Marjane rougit sous le coup de l'indignation.
-Je ne suis ni frivole ni...
Il la coupa sèchement.
- Le sultanat utilisera les richesses de votre famille pour le plus grand profit de tous, cela vous évitera de les gaspiller. N'insistez pas, votre demande est absurde! >>

 

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16/03/2015
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