* Rêveurs et mangeurs de papier *

* Rêveurs et mangeurs de papier *

Tortues à l'infini de John Green

 

 

 

 

 

Young Adult

352 pages

Parution : le 10 octobre 2017

Editions GALLIMARD JEUNESSE

 

 

 

 

Synopsis :

 

Aza, seize ans, n'avait pas l'intention de tenter de résoudre l'énigme de ce milliardaire en fuite, Russell Pickett. Mais une récompense de cent mille dollars est en jeu, et sa Meilleure et Plus Intrépide Amie Daisy a très envie de mener l'enquête. Ensemble, elles vont traverser la petite distance et les grands écarts qui les séparent du fils de Russell Pickett : Davis.
Aza essaye d'être une bonne détective, une bonne amie, une bonne fille pour sa mère, une bonne élève, tout en étant prise dans la spirale vertigineuse de ses pensées obsessionnelles.
Aza, Daisy, Davis, trio improbable, trouvent en chemin d'autres mystères et d'autres vérités, celles de la résilience, de l'amour et de l'amitié indéfectible. 

 

 

 

L'avis de *Sissi* 21 ans, rêveuse et mangeuse de papier

 

 

Sans ses pensées invasives, Aza mènerait une vie quasi normale. Mais elles sont là. Elles l'assaillent et l'obsèdent, sans qu'elle n'ait son mot à dire. Elle pense aux bactéries présentes dans son organisme, à celles qu'elle échange lors d'un baiser... Puis tombe dans une spirale infernale à laquelle il lui est difficile d'échapper. Même lorsque sa meilleure amie Daisy la pousse à enquêter sur la disparition du père de Davis, même lorsqu'Aza reprend contact avec ce garçon qu'elle n'a pas revu depuis plusieurs années, ses démons sont toujours là...

 

Aza est une jeune fille de seize ans qui aimerait être auteure de son destin. Mais tout est si compliqué pour elle.  Tout est si compliqué dans sa tête. Elle ne contrôle pas ses pensées et elle en souffre beaucoup. A demi mot, elle nous confie qu'elle ne se sent pas elle-même. Sa maladie m'a beaucoup touché et j'ai suivi l'évolution de son personnage le cœur gros. Aza est une vraie battante et ce, même si il lui est difficile de rester positive, d'être l'amie parfaite, d'être la fille parfaite. On lui pardonne bien volontiers.

 

John Green nous offre un regard adolescent sur cette maladie, mais pas moins intelligent. Pendant qu'Aza se bat contre son propre esprit, il réussit à nous faire réfléchir à la vie, à l'amitié, à l'amour, au deuil. La quête d'identité d'Aza n'en est que plus intéressante et pertinente. Pas de faux semblants. Parfois ça va, parfois non, et on sait bien que ses maux ne disparaîtront pas comme par magie. D'ailleurs, Aza termine son récit sur des paroles magnifiques, pleines de sens, et surtout, porteuses d'espoir.

 

Les troubles mentaux sont au cœur du récit et l'auteur a vraiment soigné la psychologie du personnage d'Aza. Mais Tortues à l'infini, c'est aussi une belle histoire d'amitié entre Aza et Daisy, et entre Aza et Davis. Alors que les interactions des filles m'ont fait rire à plusieurs reprises  (les nombreuses références à Star Wars sont tellement fun ! merci Daisy !),  celles avec Davis sont plus subtiles et m'ont touchée en plein cœur. Alors que Daisy a accepté les troubles de son amie depuis longtemps, Davis lui, semble comprendre ce qu'Aza vit au quotidien et ses réactions sont vraiment adorables. Même si la romance entre ses deux jeunes personnages n'est pas au cœur de l'histoire, à cause des problèmes qu'ils ont  à gérer tous les deux, je les ai trouvés très mignons. Leurs moments étaient remplis de tendresse et leurs silences étaient beaux.

  

Verdict : Encore une fois, John Green nous offre un récit d'une rare profondeur émotionnelle. Encore une fois, il nous invite à appréhender le monde différemment. Encore une fois, j'ai cette impression d'en ressortir grandie. J'ai passé un très agréable moment. Emouvant. Authentique. Percutant. Les troubles de l'anxiété, les troubles psychiques  ne sont pas des sujets faciles à aborder mais John Green a trouvé les bons mots. Des mots qui sonnent justes et qui nous aident à comprendre. On sent que ce roman lui tient beaucoup à cœur puisque c'est une maladie qui lui est familière et le récit d'Aza est d'autant plus touchant.

 

 

 

 

 

 Ma note : 9/10

 

 

 

 

 

"...  Quand la sonnerie monotone retentit des hautes sphères à 12h37, on se dit : "Tiens, je déjeunerais bien maintenant." Alors que c'est la cloche qui décide. On se berce de l'illusion d'être le peintre quand on n'est que la toile... "

 

 

 

 

 

 

"... Il avait une façon de parler des ses pensées qui était proche de la manière dont je vivais les miennes - non pas comme un choix mais plutôt comme un destin. Pas un inventaire de ma conscience, mais sa réfutation.

Quand j'étais petite et que je me confiais à maman à propos de mes invasives, elle me répondait toujours :

-Ne pense pas à ca, Aza.

Mais Davis a pigé. On ne peut pas choisir. C'est là le problème. "

 

 

 

 

 

 

 

" - Si prendre un médicament doit me rendre différente, je veux dire, s'il change ce que je suis profondément... c'est juste complètement nase, vous ne trouvez pas? Qui décide ce que mon moi signifie, moi-même ou les salariés de l'entreprise qui fabrique le Lexapro? C'est comme si j'avais un démon à l'intérieur de mon corps et j'aimerais vraiment qu'il s'en aille, mais l'idée de le faire partir grâce à un médicament est ... comment dire... bizarre. Cela dit, la plupart du temps, j'arrive à gérer parce que je hais ce démon de toutes mes forces. "

 

 

 

 

 

 

" Ton maintenant n'est pas ton toujours..."

 

 

 

 

 

 

 

"... - N'empêche, c'est la seule véritable fin.

- Non , Holminette, ce n'est pas vrai. C'est toi qui détermines la fin et le début. C'est toi qui choisis le cadre, tu comprends? Tu n'as peut-être pas ton mot à dire sur le tableau, mais tu choisis le cadre... "

 

 

 

 

 

 

 

 

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23/10/2017
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