* Rêveurs et mangeurs de papier *

* Rêveurs et mangeurs de papier *

Amande de Won-Pyung Sohn

 

 

 

 

 

Contemporain - Handicap

330 pages

Parution : le 5 mai 2022
Editions POCKET JEUNESSE

 

 

 

 

 

 

 

L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

 

 

 

Yunjae a une très grande difficulté à exprimer et identifier ses émotions. On appelle ça l'alexithymie. Son amygdale cérébrale est trop petite pour traiter l'information. Alors sa mère tente de lui apprendre à afficher une réaction appropriée à telle ou telle situation. Les codes de conduite en somme, pour ne pas paraître trop froid, trop bizarre. 

 

Yunjae est donc cet ado de quinze ans, qui reste impassible devant les pires des situations. Il semble être un garçon sans défense, facile à tourmenter, dont il est simple de se moquer. Suite à un drame, il se retrouve seul et tente de mener une vie normale. Il va tout de même attirer l'attention d'un garçon de son âge particulièrement violent mais peut-être bien plus vulnérable que lui...

 

Je crois bien n'avoir rien ressenti pendant la première moitié de la lecture. C'était dingue. C'est un sentiment très singulier parce que le plaisir de la lecture passe souvent par les émotions. Yunjae est si détaché dans ses propos qu'on prend une distance nous aussi face à tout ce qui lui arrive. On reste planté là à tenter de comprendre l'esprit humain et ce n'est pas très concluant. Parce qu'on est tous différents. Parce qu'on porte tous une histoire. 

 

L'auteure nous offre un récit unique et touchant. Yunjae a une telle force en lui. J'ai aimé suivre son parcours, son apprentissage, découvrir ses observations, son regard sur les autres. J'ai aimé sa sincérité et son bon cœur. C'est une vraie expérience de lecture, tournée vers la psychologie et notre rapport aux autres, que je recommande.

 

 

 

 

 

 

« La joie, la tristesse, l’amour, la peur… Pour moi, ce ne sont que des idées vagues. « Émotion » et « empathie » ne sont que des mots du dictionnaire, des ensembles de lettres sans signification. »

 

 

 

 

 

 

« Rire avec les autres, c’était une des choses les plus difficiles pour moi. Je pouvais forcer les coins de mes lèvres à se soulever un peu, mais c’était le maximum. Et mon sourire était alors si forcé qu’on pouvait le confondre avec de la condescendance. »

 

 

 

 

 

« — Je veux dire, toi et moi, peut-être qu’un jour on deviendra des personnes qu’on ne s’était jamais imaginés être.

— Probablement. Pour le meilleur ou pour le pire. C’est la vie. »

 

 

 

 

 

« Aujourd’hui, tu es comme un caillou dans la rue. Tu ne ressens rien, et rien ne te blesse. Un caillou n’a pas conscience d’être heurté par une multitude de pieds. Mais imagine s’il ressentait soudain toutes les fois où on lui a tapé dedans, où on lui a marché dessus, roulé dessus, jusqu’à l’usure… Comment pourrait-il faire face à ça ? »

 

 

 

 

 

« Je comprenais la signification des mots, mais je n’en ressentais jamais la splendeur. »

 

 

 

 

Disponible en librairie.

 

 



11/05/2022
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