Vivant de Roland Fuentès
Contemporain
192 pages
Parution : le 11 janvier 2018
Editions SYROS
Synopsis :
Sept étudiants passent leurs vacances ensemble. L'un d'eux invite un nouvel ami, inconnu du groupe, Elias, qui cristallise aussitôt tous les regards. Nul n'aurait pu prévoir que le séjour entre potes qui s'annonçait si bien –; sport, révisions, détente – tournerait en un combat à la vie, à la mort. À moins que la haine de " l'autre " n'ait été là, en germe, dès le premier instant.
L'avis de *Jim* 20 ans, rêveur et mangeur de papier
Quand la haine pousse à commettre des actes irréfléchis ...
Pour leurs vacances de Pâques, sept amis et étudiants se retrouvent dans les Calanques. Lucas prend l'initiative de convier Elias, un garçon qu'il est seul à connaître. Lucas ne se fait pas trop de souci pour lui, il arrivera facilement à s'intégrer au groupe. En effet, avec son sourire et sa bienveillance, Elias séduit toute la bande. Ou presque...
L'auteur nous décrit un cadre exceptionnel. Les conditions sont idéales pour ces jeunes qui ont à la fois envie de réviser sérieusement pour leurs examens, et envie de se détendre. Le sport est aussi au programme. Tout est réuni pour passer un bon moment. Mais alors que l'ambiance de ce séjour entre amis aurait du être légère, un malaise s'installe au sein du groupe. Un malaise qui né à l'arrivée d'Elias, l'inconnu de la bande.
Elias, qui ne connait que Lucas, fait tout pour s'intégrer. Il est sympathique, facile à vivre. Il rayonne et il est bien difficile de ne pas l'apprécier. On sent que c'est un jeune homme qui aime la vie, pour de vrai. Il est clair qu'il la vit plus fort que les autres, pour une raison qui nous est dévoilée à la fin du roman. Cependant, ce garçon souriant, trop parfait, commence à mettre le groupe un peu mal à l'aise. Et pour Mattéo en particulier, cet inconnu pose problème...
Mattéo est le chef de la bande. Au fond, il n'est pas bien méchant mais il y a des aspects de sa personnalité qui m'ont vite déplu. Sportif de haut niveau, Mattéo est un garçon fier et compétiteur et il arrive qu'il prenne ses amis de haut, qu'il fasse des remarques déplaisantes. Mais il y a quelque chose d'autre, profondément ancrée dans son éducation, qui va doucement le rendre impulsif, agressif. Qui va tout faire déraper. C'est à travers ce jeune personnage que l'auteur choisit de parler du racisme.
Les chapitres sont courts et nous avons droit à différents points de vue qui rendent la lecture très dynamique, très rapide. Chaque jeune nous raconte les évènements à sa manière. Mais la particularité du récit se trouve dans des chapitres de transition qui nous projettent à la fin de l'histoire. Ces chapitres nous décrivent une longue et éreintante course entre Mattéo et Elias. Une course pas comme les autres qui capte l'attention du lecteur tout au long du roman. Rapidement, on découvre qu'il y a quelque chose en jeu et on prend conscience de l'urgence de la situation...
Verdict : Vivant est un roman qui porte un beau message. C'est une lecture qui appelle à la tolérance et au respect d'autrui. L'auteur nous plonge dans une situation et un cadre agréables qui se voient peu à peu altérés par la haine de l'un des protagonistes. Dans ce roman, l'auteur parle de notre peur de l'inconnu, une peur légitime qu'il nous invite à repousser. Parce que finalement, l'inconnu a bien des choses à nous apprendre...
"... Dès le début du stage, il a été bien clair que ces deux là nous écrasaient tous. Course à pied, natation, escalade... Ils nous surclassaient dans chaque discipline. Même au bras de fer ! Hier, Mattéo nous a plié en deux, l'un après l'autre. Quand à Elias... C'est à partir de là, je crois, que les choses ont vraiment dégénéré. A partir du bras de fer... "
"... Du coin de l'œil, je regardais Elias. Ce gars là semblait en toutes circonstances épanoui. Si l'obscurité n'avait pas été totale la nuit précédente dans notre chambre, je suis sûre que je l'aurais vu sourire en dormant. Pour autant, il ne ressemblait pas au ravi de la crèche. Et son sourire n'était pas un rictus de circonstance, c'était autre chose. Ca venait de très loin, de très profond. Une façon d'être vivant, un souffle très puissant, une faculté qui normalement n'existe pas sur Terre... "
"... Elias, par son sourire permanent, par le plaisir qu'il prenait à tout ce qu'il faisait, et par sa gentillesse, incarnait une certaine idée de la perfection. Et la perfection, on peut s'y brûler. Peut-être que sa force, sa très grande force, c'était la vie. Une capacité à vivre beaucoup plus fort que nous... "
Disponible en librairie, sur AMAZON et FNAC.
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