* Rêveurs et mangeurs de papier *

* Rêveurs et mangeurs de papier *

A(ni)mal de Cécile Alix

 

 

 

264 pages

Parution : le 3 février 2022

Editions SLALOM

 

 

 

 

 

Synopsis :

 

Avoir 15 ans dans un pays en guerre, être forcé de devenir un homme, se retrouver projeté sur les chemins de la clandestinité, effleurer les limites de l'humanité, apprendre à survivre, s'effacer, oublier...

Puis
Vivre – à nouveau
Ressentir – encore
Faire confiance – petit à petit
Garder espoir – toujours

Le parcours d'un migrant, des difficultés indicibles de son voyage jusqu'à la résilience.

 

 

 

 

 

 

 L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

 

 

 

A(ni)mal sort dans quelques jours et ça fait un petit moment que je cherche mes mots pour vous en parler. Dans ce roman, vous pourrez suivre Miran. On lui a arraché sa famille, son pays, son identité, son insouciance, son adolescence. A quinze ans, Miran doit être un homme. Miran doit avancer. Miran doit survivre. Pour seulement espérer reconstruire quelque chose ailleurs. Et dans cette douloureuse aventure clandestine, Miran s'accroche très très fort. À son humanité ...

 

Avec ce roman, je découvre une merveilleuse plume. Cécile Alix met des mots sur une souffrance qui semble indescriptible et sur un terrible parcours. On parle d'une fuite inévitable et interminable. J'ai aimé cette finesse dans le choix des mots, et la force de cette plume qui renverse tout sur son passage. Et puis on nous confronte aussi aux pires comme aux meilleurs des êtres humains et c'est dans ça qu'on trouve un peu d'espoir. Si Miran subit de multiples humiliations, il apprend aussi à accepter mains tendues et réconfort. Parce que, bon sang, oui il existe des gens bienveillants et solidaires. 

 

Aujourd'hui, je vous présente donc mon tout premier coup de cœur de l'année 2022. J'aimerais que tout le monde puisse mettre la main sur un exemplaire de ce livre, et prenne connaissance de l'histoire de Miran et de son éprouvant voyage. C'est véritablement un roman pour tous. Il est percutant, nécessaire, infiniment douloureux, émouvant, lumineux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Tu ne dis pas d'où tu viens, tu ne dis pas ton nom, tu oublies ton pays, compris? Tu m'oublies. Et tous les autres que tu connais, que tu as connus, tous, tu les oublies aussi. Et qui tu es, tu l'oublies. A partir de maintenant, tu n'es personne, tu n'es de nulle part. A toi de redevenir quelqu'un, c'est possible. C'est possible, tu m'entends? A ton âge, tout est possible.

 

 

 

 

 

 

Je contrains mes yeux à ne plus voir, mes oreilles à ne plus entendre, mon corps à ne plus souffrir. Je sais faire. Des mois et des mois que je m'entraîne. J'aimerais être un souvenir. Un souvenir éternel et doux.

 

 

 

 

 

 

 

Pourrais-je survivre loin des miens, loin de ceux qui m'ont aimé? Ou, comme la branche de lilas blanc, vais-je m'étioler et mourir parce qu'on m'a arraché à la terre ou je suis né?

 

 

 

 

 

 

Quelle force, quel courage déployer quand les valeurs les plus fondamentales de l'existence sont souillées? Quand on se sent à peine humain à force d'être humilié et que toute révolte est un risque. Que faire sinon se taire?

 

 

 

 

 

 

Nous nous renions. Plus de nom, plus de papiers, plus de patrie. Sans identité, nous ne sommes personne. Nous nous oublions.

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis un homme, je suis un homme, je suis un homme, je me répète. Parce que je me sens devenir animal.

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes plongés au cœur d'un monde où tenir debout est un art, progresser un miracle. Ni l'échec, ni la souffrance, ni le dénuement ne nous arrêtent. Nous sommes une eau vive.

 

 

 

 

 

 

 

Là bas, sur d'autres rives, des hommes et des femmes se lèvent chaque matin sans même penser qu'il sont libres tellement ça leur semble naturel et légitime.

 

 

 

 

 

 

 

Nous n'avons plus ni corps ni âme. Ni cœur ni larmes. Nous n'avons plus rien d'humain.

 

 

 

 

 

 

 

Quelque chose se brise en moi. Je casse. Mon âme est une immense sépulture.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je veux retrouver mon âme insouciante et mon identité. Je veux me réaccorder. J'ai quinze ans et je veux être moi.

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n'y a plus ni arbres ni lumière dans un pays en guerre. Alors, comment pourraient y survivre des hommes?

 

 

 

 

 

 

 

"Migrateurs", "migrants", les uns oiseaux, les autres humains... Presque le même mot pour désigner ces voyageurs qui se croisent et passent d'un lieu à l'autre. Les premiers filent vers le sud, les seconds rejoignent le nord. Les uns volent, les autres se noient. La liberté a des ailes, l'homme des chaînes.

 

 

 

 

 Mon voyage est un immense train auquel s'ajoute chaque jour un wagon rempli de nouveaux passagers. Ceux d'aujourd'hui, je m'en serais bien passé.

 

 

 

 

 

 

 

 Des nuits sans sommeil, des kilomètres de vent, d'angoisse et de pluie, de faim qui creuse le ventre, de néant dans l'esprit, et de trop-plein dans le cœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



24/01/2022
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