* Rêveurs et mangeurs de papier *

* Rêveurs et mangeurs de papier *

Et pourtant nous sommes vivants de Sera Milano

 

 

 

 

Fiction contemporaine - Attentat

320 pages

Parution : le 10 février 2022

Editions GALLIMARD JEUNESSE

 

 

 


Synopsis :

 

Au festival d'Amberside, l'impensable se produit : pendant le feu d'artifice, des terroristes tirent sur la foule. Cinq adolescents témoignent. Il y a Joe et Ellie, aussi beaux et magnétiques l'un que l'autre ; Violet, élève sérieuse et douce ; Peaches, passionnée de théâtre ; et March, qui fait tout pour passer inaperçu au lycée. Au cours de cette nuit tragique, ils vont se croiser, s'aider, se perdre, se retrouver. Seule compte une chose : survivre... et vivre à nouveau.

 

 

 

 

L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

 

Une fusillade lors d'un festival. Voilà de quoi parle ce roman. Ce n'est pas un sujet facile mais cette violence existe. Cette violence qui fauche des vies et en bouleverse d'autres. L'auteure a choisi ici de donner voix à cinq adolescents qui assistent au feu d'artifice, avant que des tireurs ne viennent s'attaquer à la foule. Ils partagent les uns après les autres ce qu'ils voient, ce qu'ils entendent, ce qu'ils ressentent, parfois très très succinctement. Juste quelques lignes. Elles suffisent. 

 

Si j'ai mis un peu de temps à bien situer/différencier les cinq personnages au début de la lecture, il y a quelque chose que j'ai saisi immédiatement. C'est vif, percutant. Ça secoue. Leur cinq témoignages tout à fait mélangés donnent un rythme à notre lecture. C'est une façon d'illustrer l'incompréhension totale face à une situation inattendue et chaotique. Une situation qui met subitement leur vie en jeu. 

 

Ce récit nous file les frissons, nous marque. L'auteur y évoque le choc, la panique, la terreur, la colère, et surtout la survie de ces ados qui fuient. Parce qu'à ce moment très précis, ils ne pensent plus qu'à trouver le moyen de survivre à l'horreur. On commence alors à penser aux répercussions, à l'après, à ceux qui restent. C'est en ça que les dernières pages sont particulièrement bouleversantes. Il y a un après. Il y a de la force. Il y aura toujours de la force.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Ade pleurait, mais il était en vie. Il allait s’en sortir. Il fallait juste courir. »

 

 

 

 

 

 

 

 

« Tout ce que je voyais dans le parc, c’étaient des gens qui, je l’espérais, faisaient juste semblant d’être morts. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« On ne s’habitue pas au chaos, mais au bout d’un moment, c’est comme si on n’avait jamais connu que ça »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Je ne savais pas quoi faire de ses larmes. Ça m’a juste mis en colère, de me sentir impuissant pour plein de trucs. Comment la sortir de là, me sortir de là, tout ça. Il y avait tellement de choses pour lesquelles je ne pouvais rien et j’étais tellement en colère, putain. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Je ne voulais pas connaître leurs raisons. Je ne le veux toujours pas. Je suis au courant de ce qui a ensuite été dit à ce sujet, mais j’essaie de ne pas écouter. Je refuse de lire leurs revendications. Il n’y a aucune raison, aucun motif, aucune justification possible pour ce qui s’est passé ce soir-là. Si je ne connais pas ces types, si je ne m’intéresse pas à leur cause, alors je l’anéantis.

Ils m’ont pris tant de choses que je veux leur prendre au moins quelque chose. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Je me suis dit que seize ans, ça n’était pas vieux. Je ne me sentais pas en âge de mourir. Je n’avais pas eu le temps de m’y préparer. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Je  ne me réveillerais pas indemne de ce cauchemar-là. »

 

 

 

 

 



01/03/2022
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 151 autres membres