L'empire de sable de Kayla Olson
Dystopie écologique
486 pages
Parution : le 21 septembre 2017
Editions ROBERT LAFFONT
Collection R
Synopsis :
Il suffit d'un grain de sable pour faire s'écrouler un empire.
Une page s'est tournée dans l'histoire de l'humanité depuis que les dérèglements climatiques ont rendu la plus grande partie du globe inhabitable. Puis a eu lieu la révolution orchestrée par les Loups, un puissant groupe armé. Ce jour-là, ils ont pris le pouvoir. Ce jour-là, ils ont tout pris à Eden, qui n'a rien vu venir. La voilà désormais détenue dans un camp de travail sous haute sécurité.
Son seul espoir ? Gagner l'île de Sanctuary dont lui a parlé son père, le dernier territoire encore neutre. Mais quand Eden parvient finalement à y accoster avec d'autres évadés, l'île se révèle encore plus dangereuse que leur précédente prison...
L'avis de *S* 27 ans, rêveuse et mangeuse de papier :
Envirotech devait tous les sauver. Mais les Loups ont attaqué avant que le moindre projet écologique n'aboutisse. Les Loups ont pris le contrôle avec un coup d'état inattendu et fracassant. Leur objectif premier : envoyer toutes les familles privilégiées dans des camps de travail. Éden fait partie de ces prisonniers. Elle veut retrouver sa liberté et quitter l'île sur laquelle elle est retenue. Elle embarque alors sur un petit voilier, avec trois autres filles en fuite. Guidées par le carnet du père d'Eden, elles mettent le cap sur Sanctuary...
Nous plongeons dans un univers qui intrigue dès les premières pages. Un univers post-apocalyptique qui a beaucoup de potentiel. Eden, Alexa, Hope et Finnley débarque sur l'île de l'espoir, en s'imaginant trouver un refuge. Elles en ont toutes grand besoin. L'Humanité en a besoin. J'avais donc très hâte de découvrir ce qui les attendait, surtout avec ce décor paradisiaque. Commence alors une mystérieuse et déroutante exploration et la situation devient de plus en plus étrange et tendue.
Ces quatre filles qui ne se connaissent pas, restent sur leurs gardes, effrayées par les nombreux dangers et mystères de l'île. Que se passe t-il sur cette île? Peuvent-elles se faire confiance? Est-ce que leur évasion valait le coup? Toutes ces interrogations vont finir par les rendre dingues. Et par nous rendre dingues car les réponses n'arrivent que tardivement. Même si cette première partie a bel et bien failli me rendre folle, le mystère qui planait sur cette île m'a fait tourner les pages à toute vitesse.
Si j'ai beaucoup apprécié la mystérieuse première moitié du roman, j'ai un peu modéré mon enthousiasme pour la suite de la lecture. Avec tous ces retours unanimes et les nombreux coups de cœur pour ce roman, j'avoue avoir mis la barre un peu haute et je n'ai finalement pas été totalement convaincue par la direction que prenait le récit. J'ai ressenti quelques manques, comme si j'arrivais au beau milieu d'une bataille sans en connaître réellement les enjeux. Les explications ne me semblent pas assez approfondies lorsqu'on parle par exemple des Loups et de leur incroyable coup d'état, ou même lorsqu'il s'agit du vécu des filles dans les camps. Un préquel serait presque nécessaire pour rendre le contexte plus convaincant et les personnages plus touchants.
J'attendais aussi beaucoup de la dimension écologique de cette dystopie. Malheureusement, le projet écologique en question reste très confus et il est difficile de se sentir impliqué à ce niveau, et ce jusqu'aux cent dernières pages, qui elles sont beaucoup plus concrètes et plus captivantes car on sait enfin où on va. L'auteure a davantage misé sur le mystère, l'action, le complot, et les mésaventures d'Eden et ses compagnons.
Ce qui me permet tout de même de terminer cette présentation sur une note positive. Le récit est très bien écrit, voyez les jolis extraits postés plus bas. L'action est là et le scénario imprévisible. On ne sait absolument pas à qui faire confiance et les retournements de situations sont nombreux et appréciables. De bons ingrédients pour l'adaptation cinématographique qui l'attend !
Ma note : 7/10
« Je suis un oiseau, déterminé à voler en dépit de ses ailes rognées et de ses pattes brisées. Cette île qui me tient lieu de cage ne me retiendra pas éternellement.
Un jour, quand la guerre sera finie, je remangerai des glaces. Je courrai pieds nus sur la plage sans avoir peur de sauter sur une mine. J'entrerai dans une librairie, ou un café, ou n'importe lequel des centaines d'autres endroits occupés par les Loups, et j'y resterai assise pendant des heures, juste parce que je le peux. Je ferai tous ces trucs, et bien plus encore. Si je suis toujours vivante. »
« — Tu veux de l'aide ? On faisait de la voile avec mes parents, avant…
Tant de phrases s'achèvent comme ça, dans notre monde d'après-paix. Avant, points de suspension. Personne n'a besoin d'en dire plus. Chacun remplit les blancs avec ses propres et indicibles souvenirs. »
« Il était une fois, en un temps pas si lointain, un monde plein de rêves – bien qu'en proie au plus profond désarroi – et d'amour – bien qu'en piteux état.
Il était une fois, en un temps pas si lointain, un monde plein de couleurs : les rubans jaune d'or qui ornent les autoroutes, coincés entre le noir de poix de l'asphalte et l'arc-en-ciel des fleurs champêtres brouillé par la vitesse.
Maintenant, le monde est englouti par la mer – et ce qu'il en reste étouffe dans le vert : les mauvaises herbes de la jalousie et du pouvoir. Et, parfois, un amour pour la justice porté à de douloureux extrêmes.
Il est devenu difficile de distinguer les mauvaises herbes des fleurs. »
A découvrir aussi
- Les Outrepasseurs de Cindy Van Wilder
- La Boutique Vif Argent de P.D Baccalario
- Sixième Sommeil de Bernard Werber
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 151 autres membres