Blue Gold de Elizabeth Stewart
A partir de 14 ans
Roman engagé - Injustices
376 pages
Parution : 15 février 2017
Editions BAYARD
Synopsis :
AMÉRIQUE
Fiona vit à Vancouver. Après une fête arrosée, elle envoie à son petit ami un selfie dénudé qu’elle pourrait bientôt regretter… car là où le téléphone portable est roi, les lois de la réputation sont impitoyables.
AFRIQUE
Sylvie a fui le Congo avec sa famille. Son père a été tué dans le conflit autour du coltan, le minerai qui sert à la fabrication des téléphones portables. Dans un camp en Tanzanie, l’avenir des siens repose désormais sur ses épaules : doit-elle se marier ? Ou tenter de fuir ?
CHINE
Laiping débarque dans la grande ville de Shenzen. Venue de la campagne, elle rêve de travailler dans une usine de fabrication de téléphones. Mais la réalité est tout autre : le travail est épuisant, et Laiping va vite apprendre qu’il vaut mieux ne pas protester…
L'avis de *Sissi* 21 ans, rêveuse et mangeuse de papier
Fiona, Sylvie et Laiping ne se connaissent pas.
Pourtant, leurs destins croisés ont un point commun...
Fiona vit en Amérique. Elle a envoyé une photo d'elle, nue, à son petit ami. Photo qui se retrouve sur le net.
Sylvie vit en Afrique, dans un camp de réfugiés. Elle rêve de quitter cet endroit et échapper aux nombreux conflits liés au commerce du coltan, petit métal appelé Or Bleu. Elle veut faire quelque chose de sa vie et protéger sa famille.
Laiping vit en Chine et vient de s'installer en ville, dans l'espoir de trouver un bon travail à l'usine.
Trois continents. Trois tranches de vie. Trois jeunes filles touchantes. Je ne m'y attendais tellement pas. Le contenu de ce roman m'a réellement surprise. Le téléphone portable est ce qui lie ces trois adolescentes et l'auteure s'en sert pour faire passer un message fort. Elle nous offre un récit qui fait réfléchir à la valeur d'une vie. L'histoire de Sylvie reste pour moi la plus marquante, la plus sombre. Son personnage évolue dans la misère et la violence. Parce que les hommes sont prêts à tout pour s'enrichir, même à tuer. J'ai aimé l'histoire de Laiping pour son évolution tout au long de la lecture. Laiping est une jeune fille pleine de bonne volonté. Innocente et naïve, elle n'a pas tellement d'ambitions si ce n'est de bien faire son travail, et gagner un peu d'argent qu'elle enverra à sa famille. C'est une bonne ouvrière, qui ne se plaint pas. Jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux sur ses conditions de travail et celle de milliers d'autres ouvriers.
De notre côté, on commence à cogiter face à ces histoires que nous suivons en parallèle. On pense tellement peu à ses fameuses conditions de travail, et à l'origine des matériaux utilisés en électronique. On a notre téléphone, nos ordinateurs super modernes et on est bien heureux. Et c'est vraiment bien joué de la part de l'auteure d'avoir pointé du doigt de cette manière toutes ses injustices. Sans nous faire la morale, elle nous met simplement face aux faits et nous rappelle qu'il est possible de consommer responsable, en se renseignant sur les produits que nous achetons.
Verdict : Un roman étonnant. Un contenu inattendu. Blue Gold est un roman engagé, qui nous conte trois histoires en rapport avec le téléphone portable et sa fabrication. Je ne m'attendais pas à ça et j'en ai été très surprise. En nous présentant trois jeunes filles fortes et courageuses, l'auteure nous informe et nous sensibilise. Elle nous parle du coût humain de cet objet du quotidien et des injustices qui y sont liées avec l'histoire de Laiping et Sylvie. Et nous raconte comment ce même objet, une fois fabriqué, peut continuer à faire des ravages dans une vie, comme on peut le constater avec la mésaventure de Fiona. Blue Gold reste une fiction, une histoire qui se finit bien, mais le lecteur est confronté à trois récits très réalistes, au point que c'en est révoltant.
Ma note : 17/20
"... Satisfaite, Laiping jeta un coup d'œil à la rangée de têtes couvertes de charlottes bleues et penchées sur leur tâche. Une atmosphère d'efficacité tranquille régnait dans l'atelier, renforcée par l'assurance de bénéficier de trois repas par jour et d'un lit bien chaud la nuit. Elle ne comprenait pas comment certains, malheureux de leur sort, avaient eu peur d'affronter la journée du lendemain au point de se jeter du toit du dortoir..."
" La jeune fille fit mousser le pain de savon qu'elle avait acheté avec l'argent de la clinique, puis battit les rares vêtements de la famille dans l'eau mousseuse. Elle veillait à ce que leurs uniformes scolaires restent propres. Une de ses camarades de classe avait été expulsée de l'école parce que le professeur l'avait accusée d'être sale : elle n'avait pas de quoi se payer du savon. Sylvie avait entendu dire qu'elle se prostituait maintenant, comme beaucoup de filles du camp, contraintes de vendre leurs corps pour se procurer un peu d'argent et les denrées que le centre alimentaire ne fournissait pas... "
" - Toi aussi, tu utilises un ordinateur portable, maman. Tout le monde le fait.
- Oui, mais on devrait pouvoir acheter des ordinateurs et des téléphones dont la fabrication n'est pas source de souffrance et de détresse.
- Arrête, maman ! Je comprends pourquoi personne ne te supporte !
La phrase de Fiona était plus dure qu'elle ne l'aurait voulu. Sa mère eut l'air blessé pendant un bref instant, puis sa mâchoire se crispa.
- Je veux juste que tu deviennes une personne qui pense, Fiona.
- Très bien, je pense que je vais aller dans ma chambre.
- C'est ça, fais la maligne... "
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