Dry de Neal et Jarrod Shusterman
Avez-vous déjà eu vraiment soif ?
À la croisée des sagas U4 et la 5e vague,
un roman catastrophe aux accents prophétiques.
Young Adult
450 pages
Parution : le 22 novembre 2018
Editions ROBERT LAFFONT
COLLECTION R
Synopsis :
La sécheresse s'éternise en Californie et le quotidien de chacun s'est transformé en une longue liste d'interdictions : ne pas arroser la pelouse, ne pas remplir sa piscine, limiter les douches...
Jusqu'à ce que les robinets se tarissent pour de bon. La paisible banlieue où vivent Alyssa et sa famille vire alors à la zone de guerre.
Soif et désespoir font se dresser les voisins les uns contre les autres. Le jour où ses parents ne donnent plus signe de vie et où son existence et celle de son petit frère sont menacées, Alyssa va devoir faire de terribles choix pour survivre au moins un jour de plus.
L’avis de *S* 28 ans, rêveuse et mangeuse de papier
Avec la sécheresse, les ressources en eau ont diminué peu à peu en Californie. Malheureusement, l’alerte n’a pas été prise au sérieux. Il n’y a désormais plus d’eau dans les robinets et la panique commence seulement à s’installer. La population est inquiète et les priorités changent du jour au lendemain. C’est la crise de l’eau. C’est le Tap Out.
Le phénomène nous est raconté par Alyssa et Kelton, deux adolescents et voisins, pas spécialement proches. Kelton a bien un petit coup de coeur pour Alyssa mais il n’a pas encore trouvé le bon moment pour aborder le sujet. Et Kelton est un peu trop bizarre pour Alyssa. Quoi qu’il en soit, la situation est suffisamment critique pour qu’ils se serrent les coudes. Parce qu’ils sont livrés à eux-mêmes, parce que la soif est de plus en plus présente et qu’elle bouleverse tout.
J’ai aimé découvrir plusieurs points de vue et pas seulement ceux de ces deux personnages principaux. Nous avons aussi celui de deux autres adolescents, Jacki et Henri, rencontrés en cours de route, qui viennent se greffer au récit. Plus individualistes, plus imprévisibles, moins honnêtes. On n’est sûr de rien.
Mais c’est aussi parfois le point de vue de personnages extérieurs que nous découvrons. Ils vivent la même chose dans un autre contexte et on assiste à des scènes qui servent de petits électrochocs. On a de cette manière une vue d’ensemble sur le phénomène du Tap Out, sur son ampleur, sur ses conséquences. Le récit garde alors un certain rythme et la lecture est fluide.
La soif change la population. La soif change Alyssa, son petit frère et Kelton. On s’inquiète de plus en plus de la tournure des événements, des comportements. Tout peut déraper d’un moment à l’autre et on sent que nos jeunes héros veulent préserver leur humanité le plus longtemps possible. C'est une véritable épreuve de survie et la lecture en devient difficile à lâcher.
Verdict : On retrouve les mêmes ingrédients que dans les romans du genre et la lecture est efficace. (Bon, j’avoue, j'en ai lu beaucoup et j’espérais secrètement que nos deux auteurs allaient révolutionner le genre). Neal et Jarrod Shusterman nous offrent un scénario réaliste qui questionne et dans lequel on se projette bien malgré nous. Ces adolescents sont confrontés au pire et chaque nouvelle étape, chaque nouvelle mésaventure les changent profondément. Elles nous rappellent en même temps que le désastre écologique, ce n’est pas que de la fiction...
« Des dizaines de personnes sont amassées devant la porte. Au début, il croit qu’il s’agit d’une sorte de manifestation – il y en a eu des tas par cette canicule. Mais pourquoi ici ? Alors, il aperçoit l’objet de leur attention…
C’est le camion qui doit livrer l’eau. Il est totalement encerclé.
Ce n’est pas seulement un mouvement de protestation ; c’est quelque chose de bien plus dangereux – de plus désespéré »
« Depuis hier, le monde a changé »
« Évidemment, il y a eu des mises en garde, depuis des années. Mais les campagnes de sensibilisation n’ont pas préparé la population à un drame de cette envergure. Jamais on n’aurait pu imaginer que l’eau cesserait tout simplement. De couler. Des robinets. »
« ... nous sommes tous devenus imprévisibles. Finalement, nous avons atteint ce stade monomaniaque où on ne réfléchit plus. On fait ce qu’il y a à faire, quel qu’en soit le prix. »
« Marche. Marche. Un pied devant l’autre. Et rebelote.
Je ne suis pas en vie. Je ne suis pas morte. Je suis entre les deux. Traîne les pieds. Traîne les pieds. Un pas. Puis un autre. »
Disponible en librairie.
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