* Rêveurs et mangeurs de papier *

Anticipation - Ecologie

381 pages

Parution : le 20 janvier 2022

Editions SCRINEO

Synopsis

Alors que la planète entière a assisté à l'extinction de la quasi-totalité des espèces animales, les scientifiques fabriquent en série des anibots, robots aux allures d'animaux, et des chimères, créations génétiques rares. 
Sans scrupule, un chef mafieux met aux enchères la tête des dernières bêtes sauvages et déploie tous les moyens pour acquérir personnellement le panthigre, la nouvelle chimère dévoilée au monde. 
De son côté, Deckard, jeune activiste écolo, défend la cause des derniers animaux dits " naturels " contre son père, le brillant généticien à l'origine des chimères. Très vite, il rencontre Tania, web-reporter orpheline de 16 ans, qui l'intrigue terriblement. 
Quand le panthigre est enlevé et parvient à s'échapper, le duo, a priori mal assorti, se donne une mission folle : sauver la vie de l'animal emblématique et l'emmener au Sanctuaire, où se meurt la dernière girafe sur Terre et dont personne ne connaît l'emplacement exact... 

L'avis de * Sabrina * rêveuse et mangeuse de Papier

Imaginez un monde où la quasi totalité des espèces animales s'est éteinte. Imaginez un monde où les rares bêtes encore sauvages sont abattues lors d'une traque organisée par des trafiquants, contre une petite fortune. Imaginez que les dernières heures de la toute dernière girafe, protégée, soit suivie sur les réseaux sociaux. C'est en fait ce à quoi pourrait ressembler notre monde. Donnons lui un siècle ou deux. 

C'est en tout cas un scénario suffisamment réaliste que nous présente Johan Héliot dans Le Jardin des Chimères. L'auteur va même encore un peu plus loin puisqu'un professeur aurait mis au point le programme Chimère. Programme qui vise à repeupler les espaces naturels en intégrant des animaux génétiquement modifiés. Ce point de départ a vraiment piqué ma curiosité. 

Je me suis plongée dans cette lecture sans aucun mal, aux côtés de deux adolescents. Tania jeune web reporter qui suit le même chemin que ses parents et Deckard, le fils du professeur. Ils se connaissent à peine mais sont guidés par la même détermination, les mêmes motivations. Notamment celle de protéger la dernière création du professeur, un superbe fauve chimérique qui attire l'attention de personnes mal intentionnées. 

Si l'auteur avance ici et là des propos pertinents sur l'écologie ou encore sur la façon dont on gère les problématiques environnementales, c'est avant tout un récit d'action, avec du rythme. On est plongé dans une traque et on a envie que ça se termine bien. Mais je repense aussi à ces scènes marquantes avec des animaux, les derniers. Des scènes qui rendent la lecture un peu amère. Au final, ce roman m'a bien plu avec ses thématiques fortes. Je ne sais pas du tout si un deuxième tome est prévu mais ce roman donne envie de pousser la réflexion un peu plus loin.

« C’était comme ça que les humains se protégeaient ou niaient leurs responsabilités : en refusant l’évidence, même quand elle leur sautait aux yeux avec cruauté. »

« Elles nous avaient lancé un avertissement.

Mais étions-nous capables de l’entendre ? »

« Depuis le tout début de l’écocide, dans les dernières décennies du siècle précédent, les habitants des pays riches, bien qu’avertis et informés des conséquences dans l’avenir de leur mode d’existence, sont demeurés indifférents à la voix de la raison qui leur commandait de changer leurs habitudes de consommation. Aucune organisation, aucun militant même parmi les plus médiatiques n’a jamais eu assez d’influence pour réellement peser sur les gouvernements, seuls capables de prendre les décisions aptes à donner une chance au vivant. Cela aurait supposé de combattre les intérêts d’une agro-industrie trop puissante, et aucun politique n’a jamais voulu compromettre sa carrière en relevant ce défi. »