Les filles qui ne mouraient pas de Kiran Millwood Hargrave
Inspiration du conte de Dracula
320 pages
Parution : le 14 octobre 2021
Editions MICHEL LAFON
Synopsis :
Le jour de leurs prédictions, où elles auraient dû découvrir leurs destinées, Lil et sa sœur jumelle Kizzy sont arrachées à leur communauté de Voyageurs et réduites à l'esclavage par le cruel seigneur Valcar.
Forcée à travailler dans les cuisines du terrifiant château, Lil trouve du réconfort auprès de la douce Mira. Mais autour d'elles, des jeunes filles disparaissent tous les jours sans laisser de trace, et personne ne sait ce qu'elles deviennent... Quand arrive le tour de Kizzy, Lil est prête à tout pour sauver sa sœur des griffes du Dragon qui les tient en otage. Mais elle ignore que ce qu'elle va découvrir surpasse toutes ses craintes...
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
Dans ce roman, nous faisons la rencontre de Lillai et Kisaya, des jumelles de presque dix-sept ans, nées dans une communauté de Voyageurs. Bientôt, la vieille Charani viendra lire les lignes de leurs mains et leur parler de leur destin. Mais la veille de leur jour de Prédiction, le campement est attaqué par des barbares qui brûlent les roulottes, tuent les adultes pour finalement kidnapper les plus jeunes de la communauté. Lillai et sa sœur sont alors vendues comme esclaves, destinées à divertir le Seigneur Valcar et ses convives ...
Cette histoire est présentée comme une réécriture féministe de Dracula, mais comme l'explique l'auteure dans une note à la fin du roman il s'agit plutôt d'une réinterprétation des sœurs de l'ombre, mentionnées dans le texte de Bram Stoker. L'auteure leur donne ici un peu de consistance, a très librement imaginé deux sœurs inséparables bien que différentes, attachées à leur culture et à leur liberté. On arrache brusquement et sauvagement ces deux jeunes filles à leur monde, et à partir de ce moment précis il est bien difficile de les lâcher.
On ressent davantage l'influence du texte classique dans la seconde moitié de la lecture et finalement ce n'est pas ce qui m'a le plus intéressée. L'auteure décrit ici différentes formes de courage, mais aussi l'amour et la complémentarité d'une sœur. C'est finalement une histoire terrible et inclassable. Une quête de liberté, un conte obscur. Le rythme de lecture est plutôt doux, mais il a aussi quelque chose d'ensorcelant. C'est ce qui en fait une bonne lecture !
« – Il faut que je m’en aille d’ici, Lil, me dit-elle, si bas que son murmure aurait pu venir de ma propre tête. Je ne peux pas faire cela, je ne peux pas vivre ainsi. »
« Kizzy n’avait rien perdu de son courage, mais celui-ci avait pris un aspect plus dur, affûté comme une lame. Je ne le lui aurais jamais avoué, mais cela m’effrayait. »
« Cette terre est maudite parce que son voïevod est une malédiction. On le surnomme le Dragon parce qu’il rase des villages entiers dont les habitants n’obéissent pas à ses ordres. C’est un malfaisant au cœur noir. Certains disent qu’il est pire qu’un homme et qu’il n’a pas de cœur du tout. »
« – Il faut que je m’en aille d’ici, Lil, me dit-elle, si bas que son murmure aurait pu venir de ma propre tête. Je ne peux pas faire cela, je ne peux pas vivre ainsi. »
« Une curieuse odeur flottait dans l’air, incongrue, entêtante et poisseuse. Puis je compris que de la cire d’abeille avait été mêlée à la graisse animale dans les lampes, et me fis la remarque que c’était bien dans le ton du reste : une fine couche de sucre sur de la barbarie. Comme le vin noyant le poison. »
Disponible en librairie.
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