Dernières découvertes
Les carnets de l'apothicaire (tome 1)
Manga - Seinen
167 pages
Parution : le 21 janvier 2021
Editions KIOON
Intrigues et poisons au cœur du palais impérial !
Synopsis :
À 17 ans, Mao Mao a une vie compliquée. Formée dès son jeune âge par un apothicaire du quartier des plaisirs, elle se retrouve enlevée et vendue comme servante dans le quartier des femmes du palais impérial ! Entouré de hauts murs, il est coupé du monde extérieur. Afin de survivre dans cette prison de luxe grouillant de complots et de basses manœuvres, la jeune fille tente de cacher ses connaissances pour se fondre dans la masse.
Mais, quand les morts suspectes de princes nouveau-nés mettent la cour en émoi, sa passion pour les poisons prend le dessus. Elle observe, enquête... et trouve la solution ! En voulant bien faire, la voilà repérée... Jinshi, haut fonctionnaire aussi beau que calculateur, devine son talent et la promeut goûteuse personnelle d'une des favorites de l'empereur. Au beau milieu de ce nid de serpents, le moindre faux pas peut lui être fatal !
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
Mao Mao est une jeune fille de dix sept ans, contrainte de travailler en tant que servante de la cour intérieure. Séparée du palais impérial, cette cour est réservée aux femmes prêtes à offrir une descendance à l'empereur. Mais il semblerait que les nourrissons meurent systématiquement. De par son expérience, cette jeune servante a une idée bien précise de la cause de ces nombreux décès et s'empressent de prévenir anonymement les mères. C'est de cette manière que la place de Mao à la cour intérieure commence à changer ...
On découvre une héroïne qui n'a pas une histoire facile et on ne peut que s'attacher à elle. Cette jeune domestique nous dévoile son passé par touches, et sa personnalité nous est aussi dévoilée petit à petit au fil du récit. On a affaire à une jeune fille qui a un intérêt particulier et bien des connaissances en terme de poisons et remèdes, et elle se trouve être pleine de surprises. Evidemment, elle attire l'attention et on ne sait pas bien si c'est réellement une bonne chose.
Parce que si ce lieu a tout ce qu'il y a de plus raffiné (les planches le sont d'ailleurs !)ce qui se cache derrière, nous fait grincer des dents. C'est bien plus sombre que ce à quoi on pourrait s'attendre et ça justifie totalement le fait que cette nouvelle série soit catégorisée seinen, malgré une couverture tout à fait charmante. L'empereur et son harem, les complots et drames, les personnages énigmatiques. Ce premier volume nous décrit un cadre loin d'être idyllique, mais qui intrigue au plus haut point. C'est vraiment prometteur pour la suite et j'ai hâte de continuer l'aventure aux côtés de cette héroïne intelligente et passionnée !
Disponible en librairie.
Plus drôle que toi de Rebecca Elliott
A partir de 12 ans
400 pages
Parution : le 11 février 2021
Editions GALLIMARD JEUNESSE
Une comédie irrésistible qui a de l’humour à revendre !
Synopsis :
Mon truc, c'est de faire rire les gens. Je ne connais rien de plus satisfaisant -à part peut-être manger du chocolat. Ce que je vais vous raconter ici, c'est comment ma vie, cette accumulation de petits désastres et de grosses bourdes, a pris un tour inattendu le jour du spectacle du lycée, quand j'ai découvert que cette bombe atomique de Leo Jackson partage ma passion pour le stand-up. Enfin, on la partagerait si on était amis.
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
Haylah, 14 ans, rêve de faire du stand up et de faire rire les gens. Mais pour le moment, elle se sent bien incapable de monter sur scène. Quand Léo Jackson fait un show devant toute l'école, l'adolescente est totalement surprise de découvrir qu'il partage sa grande passion pour l'humour et qu'en plus, il est doué. Ce jour-là, Haylah tombe amoureuse. Elle a envie que Léo la remarque et en même temps, se dit qu'elle n'a aucune chance de lui plaire notamment parce qu'elle est grosse...
Hay est un personnage fantastique, qui a de la répartie, qui s'affirme. Elle ne semble pas mal dans sa peau, elle est comme elle est et n'a pas franchement envie de changer pour coller aux stéréotypes ou pour plaire à quelqu'un. J'ai aimé ce personnage pétillant et optimiste qui fait passer un message formidable aux lecteurs. C'est vraiment un roman qui invite les lecteurs à garder la tête haute, à être soi-même.
Vous l'aurez compris, l'humour est aussi au rendez-vous. En fait, c'est même le thème central. La passion de Hay prend de la place dans sa vie. Elle aime faire rire sa famille, ses amis. Elle sait écrire et il semble que l'autodérision soit sa botte secrète. Malgré tout, ses propos m'ont parfois fait un petit peu de peine. Je trouvais certains commentaires trop forts et je n'ai pas toujours aimé la façon dont elle se perçoit par exemple. Je ne sais pas si c'est maladroit de la part de l'auteure ou si justement elle appuie là où ça fait mal pour nous faire réagir. Il y avait ces moments où je ne rigolais pas du tout, quand d'autres étaient franchement drôles.
Finalement, on suit cette adolescente alors qu'elle fait face à ses tout premiers sentiments amoureux. C'est un peu déstabilisant pour elle, d'autant plus que cela s'ajoute à d'autres petits tracas d'ados. J'ai aimé ce mélange d'émotions, j'ai aimé que l'auteure ne nous présente pas une adolescente qui a tout bon, et j'en ai encore plus apprécié la façon dont elle se relève, rebondit. Les derniers chapitres sont d'ailleurs fantastiques. En bref, c'est tout léger à lire, rafraichissant, et dans un même temps, l'auteure aborde plusieurs problématiques qui parlent aux lecteurs comme l'amour, l'amitié, l'apparence physique, le féminisme ...
" ... cette histoire ne concerne pas mon poids. Donc si vous vous imaginez que ça va se terminer par une happy end où j'aurai une révélation et deviendrai une bombasse mince fan de yoga et de graines germées (c'est vraiment comestible, ça? ), laissez tomber tout de suite, mes chéris. Je suis comme ça. Avec mes gros seins. A prendre ou à laisser... "
" ... Si vous vous demandez pourquoi je ne me suis pas inscrite, sachez que, quoi que je fasse dans mes rêves, dans la vraie vie, je ne suis pas davantage capable de monter sur scène devant une salle pleine de monde que de faire manger une assiette de brocolis à Noah. Dans les deux cas, ça finirait avec moi effondrée sur le sol, humiliée, en pleurs, et bombarder de légumes... "
" ... Pour faire du stand up, on doit affronter la possibilité d'une humiliation publique totale. Voilà pourquoi je suis certaine que je n'aurai jamais le cran de passer à l'acte. Mais Léo, si. Et quand je le vois attraper courageusement le micro, j'ai l'impression que quelqu'un vient de me vider de tous mes organes internes et de les remplacer par une portée de chatons turbulents et bouillants, ce qui est carrément bizarre mais étrangement agréable...
" ... Ne laisse jamais un homme se mettre entre toi et le bonheur. Former un couple avec quelqu'un ne doit avoir qu'une seule conséquence : embellir ta vie. C'est la cerise sur le gâteau. Le plus important, c'est de réussir le gâteau. Si la cerise est mauvaise, tu peux toujours l'enlever et en trouver une autre, ou t'en passer... "
Disponible en librairie.
Dear Evan Hansen
A partir de 14 ans
350 pages
Parution : le 3 mars 2021
Editions BAYARD
Synopsis :
Evan Hansen a toujours eu du mal à s'intégrer. Il n'a pas d'ami, ne parle à personne à part sa mère et son psy. Ce dernier lui confie un exercice quotidien : s'écrire des lettres. Seulement, Connor, un de ses camarades de classe lui en dérobe une. Quelques heures plus tard, il est retrouvé mort. Le jeune homme s'est suicidé.
Découvrant la lettre dans sa poche, les parents de Connor pensent qu'elle a été écrite par Connor, pour Evan, et vont être ravis de découvrir que, malgré tout, Connor avait un ami, qui a tenté de le sauver.
Cela fait du bien à Evan de se sentir utile et aimé, alors, bientôt, il s'enfonce dans une spirale de mensonges dans laquelle il ne peut plus sortir...
Et en un instant, la vie solitaire d'Evan change. Il n'est plus invisible.
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
La rentrée scolaire, c'est chaque année très compliqué pour Evan, qui souffre d'anxiété sociale. Mais cette année, il va essayer de s'ouvrir un peu aux autres, de faire des efforts. A commencer par cet exercice que lui a donné son psychothérapeute. Evan doit s'écrire une lettre. Le problème, c'est que Connor, la brute du lycée, met la main sur sa lettre. Et c'est à cet instant que tout dérape...
Vous imaginez peut-être que Connor va utiliser cette lettre pour lancer des rumeurs, se moquer d'Evan. Il n'en est rien. En fait, peu après, Connor se suicide et la lettre dans sa poche est prise pour sa lettre d'adieu, adressée à Evan. Et là, c'est la catastrophe. Evan fait la plus grosse des bêtises : il ne dément pas. Puis c'est la réaction en chaîne.
On fait la rencontre d'un adolescent qui a des difficultés à trouver sa place, à se faire des amis. On ressent alors ses peurs, ses inquiétudes. On tente aussi de comprendre toutes ses maladresses et comment il se retrouve au milieu de tous ces mensonges et malentendus. J'étais tellement mal pour Evan, de voir toute cette histoire prendre des proportions. Bien sûr, il ne pense pas à mal. Il a même le sentiment de bien faire, d'aider, notamment la famille de Connor. Et puis d'un côté, c'est un peu malsain d'être au cœur de l'attention de cette façon et il se sent coupable, à juste titre.
En parallèle, on a la surprise de découvrir le point de vue de Connor, après sa mort et les deux garçons s'ouvrent peu à peu à nous, à leur manière. On réalise alors que ce roman parle du mal-être à l'adolescence, de la souffrance silencieuse qui les écrase à l'intérieur, de la difficulté à être soi-même. Il parle des adolescents incompris, peu écoutés, qui pensent parfois à prendre des décisions terribles. C'est un récit touchant, et même si j'aurais aimé voir quelques points davantage développés, il s'est révélé plus profond que je l'imaginais. Cette histoire a d'abord fait l'objet d'une grande comédie musicale, un film est en préparation, et je ne peux que vous inviter à découvrir tout ça.
"... Je sais que j'ai un truc qui cloche. Croyez-moi, j'en suis parfaitement conscient."
"... Quand je suis nerveux, j'ai tendance à faire n'importe quoi. Autrement dit, je passe mon temps à faire n'importe quoi.
"... J'aimerais que tout soit différent. J'aimerais faire partie de quelque chose. J'aimerais que mes mots aient de l'importance pour celui ou celle qui m'écoute.
"... Personne n'est responsable. Et tout le monde l'est... "
Disponible en librairie.
Alpi the soul sender (tome 3)
Tome 3
172 pages
Parution : le 21 janvier 2021
Editions KIOON
Une odyssée écologique dans un univers de fantasy !
Synopsis :
Entre Alpi et Sersela, c'est la guerre ! Du moins, en apparence... La jeune fille d'Alna Nanai a en effet rencontré les parents de sa rivale par le passé et dispose donc de précieuses informations à leur sujet. Seulement, elle n'accepte de les révéler qu'à une condition : Alpi doit lui prouver sa valeur !
La prochaine destination des souls senders leur donne justement l'occasion de dévoiler leurs talents respectifs, d'autant qu'une fois de plus, elles ne parviennent pas à s'entendre. Mais tandis que la bataille fait rage face à l'esprit divin de la foudre, Sersela s'interpose pour sauver Alpi, qui n'a alors plus d'autre option que d'accomplir seule son devoir...
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
C'est reparti pour une aventure aux côtés d'Alpi, ce petit bout d'héroïne qui m'avait totalement convaincue dans les deux précédents tomes. J'ai aimé découvrir le rôle d'un soul sender à travers elle, et commencer ce voyage dans un monde où les esprits divins sont les grands bienfaiteurs de villages entiers. On poursuit ce voyage, ainsi que la quête de notre jeune héroïne qui est toujours à la recherche de ses parents...
C'est une enfant qui a des valeurs, celles que ses parents lui ont inculquée et on sent qu'elle tient à faire ce qui lui semble juste. Les décisions ne sont pas pour autant simples à prendre, surtout quand il s'agit de mettre fin à la vie d'une bête majestueuse et mystique, et que la survie d'une population est en jeu. Son rôle de soul sender est si délicat !
Quoi qu'il en soit, Alpi a le métier dans le sang. Et Alpi progresse. Alpi murit doucement au fil des aventures. Elle semble aussi plus en mesure de connaître ses propres limites et son jeune personnage n'en est que plus remarquable.
Coté graphisme, c'est tout bon. Il y a vraiment quelque chose qui se dégage des planches. Quelque chose dans la représentation des personnages ou encore dans les décors que nous parcourons. Quelque chose de sacré. C'est ce qui fait tout le charme de la série.
Et finalement, dans ce troisième tome, on approfondit la découverte de ce monde magique et l'intrigue semble d'ailleurs s'épaissir un peu en fin de tome. Il n'est plus seulement question de missions d'une jeune soul sender. Heureusement que le tome 4 arrive le 1er avril pour nous en dévoiler un peu plus sur la menace qui est sur le point de s'abattre sur Alpi...
Disponible en librairie.
Le château des papayes de Sara Pennypacker
A partir de 9 ans
352 pages
Parution : le 25 mars 2021
Editions GALLIMARD JEUNESSE
Synopsis :
A onze ans, Ware possède une imagination débordante et fuit toute interaction sociale, au grand désespoir de ses parents. Lorsqu'il découvre une église à moitié démolie à côté du centre de loisirs où il doit passer l'été, Ware décide d'en faire son château : l'endroit idéal pour devenir un chevalier ! Sauf que les lieux sont déjà occupés par Jolène et les plants de papayes qu'elle tente d'y faire pousser. Commence alors une incroyable aventure entre rêve éveillé et dure réalité...
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
Ware, onze ans et demi, passe l'été dans une résidence pour séniors avec sa grand mère et cela lui convient bien. Il peut barboter dans la piscine et se laisser aller à rêver. Enfin, c'était juste avant que sa mamie ne se retrouve à l'hôpital pour une opération des hanches. Changement de programme. Que ça lui plaise ou non, Ware passera deux mois au centre de loisirs dont il garde un assez mauvais souvenir. Pourtant, c'est dans l'église avoisinante qu'il trouvera refuge chaque jour. Eglise en ruines dans laquelle il imagine déjà construire un château fort ...
En secret, Ware se crée son propre aire de jeu. Seule Jolène est dans les parages, et il se voit bien obligé de partager le terrain et de la laisser s'occuper de son jardin, de son verger. Après tout, elle était là avant. Ces deux jeunes héros n'ont pas tardé à me convaincre. Ils sont très touchants et mine de rien ils s'apportent beaucoup l'un à l'autre.
Ware est ce garçon qui aimerait être normal, plus sociable, pour que ses parents ne s'inquiètent pas pour lui. Peut être qu'il y a quelque chose qui cloche chez lui qui expliquerait pourquoi il apprécie la solitude ? Il aimerait tant être brave comme un chevalier, comme un héros. Et Jolène. Cette enfant a une vision du monde quelque peu différente de celle de Ware, d'autres inquiétudes. Elle dit ne pas vivre dans le monde des bisounours, qu'il faut se battre pour survivre. Ce sont ses mots et on sent que son monde manque de douceur.
C'est ce qu'on appelle un très beau roman jeunesse. J'ai aimé passer cet été aux côtés de Ware et Jolène, ces deux enfants qui mettent tout leur cœur dans leur projet. J'ai aimé ce qu'il y avait entre les lignes, aussi. On y parle de liberté, du fait de grandir, de la différence, de toutes ces choses aussi qu'il est possible de sauver quand on y croit, quand on y met de la bonne volonté. Ok la vie n'est pas toujours très juste, mais on peut en faire quelque chose de pas trop moche.
"....Oh, on ne pourrait pas avoir un enfant normal?
Il se recula d'un bond. Son visage s'enflamma, mais le quelque chose dans sa poitrine qui devait être son âme se recroquevilla, glacé, comme un lézard privé de soleil....
"... En fait, c'est ton superpouvoir, avait-elle dit un jour. Tu ressens ce que les autres ressentent.
- C'est ça. Je suis Super Empathie ! avait plaisanté Ware.
Mais, en réalité, il ne trouvait pas ça drôle. Les superpouvoirs n'étaient pas censés faire aussi mal..."
"...Il eut envie de lui expliquer que, parfois, il était heureux d'être seul. Mais quel que soit le nombre de fois où il le lui répéterait, elle ne comprendrait jamais... "
"... De nos jours, les filles n'avaient pas besoin d'un traitement de faveur comme si elles étaient plus faibles que les garçons. A vrai dire, elle pouvaient désormais jouer le rôle de chevalier, elles aussi... "
"... Ware voulait effectivement que le monde soit juste. Et c'était injuste que tant de gens ne souhaitent pas le rendre plus juste..."
"... Cette papaye que tu as prise à l'épicerie grecque. Les autres n'y voyaient qu'un fruit pourri. Toi, tu y as vu un verger... "
Ash house de Angharad Walker
A partir de 12 ans
Thriller
328 pages
Parution : 3 mars 2021
Editions CASTERMAN
Synopsis :
C'est le lieu de la dernière chance pour Sol. Ici, on peut l'aider. Ici, on peut le sauver. D'ailleurs les enfants l'accueillent très gentiment. Même si tout semble étrange. Même s'il n'y a aucun adulte. Quand arrive enfin le Docteur qui doit le soigner, Sol découvre un être chaleureux, magnétique. Mais pourquoi les autres enfants sont-ils soudain terrifiés ?
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
Après avoir été hospitalisé pour des crises de douleurs inexpliquées, Sol est envoyé à Ash House, une grande bâtisse faite de cendres. C'est un lieu tout à fait singulier dans lequel tout pourrait s'arranger pour Sol. Pourtant, il se sent vite perdu face à l'étrangeté du domaine et des enfants qui y vivent, livrés à eux-mêmes...
C'est quoi cet endroit? C'est la question que je me suis posée tout au long de ma lecture, de la première à la dernière page. Et cela m'a laissé une impression si étrange. Cette lecture est tellement étrange. Je ne peux pas la qualifier autrement. Tout est si inattendu, dans le sens où tout peut arriver et on ne sait pas quelle direction va prendre le roman.
Qui sont ces adolescents qui vivent à Ash House? C'est aussi une des principales questions, qui revient encore et encore. Ils sont là, persuadés que tout est normal, hormis l'arrivée de Sol. Pourquoi suivent-ils les règles sans se poser de questions. Ils sont si dociles, que c'en est déstabilisant. Et les adultes dans tout ça? Seul un directeur et un docteur sont mentionnés et on sent bien que c'est louche sans pouvoir mettre le doigt dessus. Puis, quand on se dit que le récit ne peut pas être plus curieux, l'auteur en rajoute une couche supplémentaire pour nous troubler davantage.
C'est finalement quand on prend conscience du danger probable que la lecture s'emballe. Sol semble être le seul à être un peu lucide mais on ne voit pas bien comment il pourrait se sortir de là. Même Dom, ce drôle de garçon qui voit aussitôt Sol comme son ami et qui tente de le protéger à sa façon, n'arrive pas à nous rassurer sur ce qui se passe, sur ce qui pourrait se passer. Oui, je crois que c'est le roman le plus étrange que j'ai découvert cette année. Je ne sais vraiment pas quoi en penser...
"... En venant ici, il s'attendait à trouver une sorte de foyer de convalescence, pour les jeunes comme lui. Un endroit entre l'école et la colonie de vacances, peut-être. Mais Ash House ressemblait à une fin du monde, oubliée de tous, abandonnée à son propre pourrissement... "
Disponible en librairie.
L'enfant Pan de Arnaud Druelle
Fantastique
240 pages
Parution : le 11 mars 2021
Editions GULF STREAM
Synopsis :
Londres, 1881. Après son passage devant le juge, le jeune Peter Hawkson est placé à L'Oiseau Blanc, école privée pour garçons. Malgré toute la bonne volonté du directeur, Peter ne se sent pas à sa place. Injustement accusé d'avoir incendié l'infirmerie, il décide de fuir. Deux étranges petites fées surgissent et le convainquent de rejoindre un mystérieux Egon au Pays-de-Nulle-Part. Sur cette île, tout est possible : avec son nouvel ami, Peter apprend à voler grâce à de la poussière d'étoile, nage avec des néréides dans des lagunes turquoise et sillonne la montagne à dos de centaure. Pourtant, l'équilibre de ce monde merveilleux ne tient qu'à un fil... que le terrible capitaine du Jolly Roger n'hésitera pas à trancher de son sabre. Le pirate n'a qu'une obsession : faire couler le sang du Pan.
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
Peter Pan. Le personnage de J.M Barrie a été très largement adapté et m'a profondément marqué. J'ai relu récemment le texte classique et je pense que s'il ouvre les merveilleuses portes de l'imaginaire, c'est aussi et surtout une histoire d'une tristesse infinie. En fait, le texte classique m'a brisé le cœur, quand les adaptations ont su me faire rêver.
Aujourd'hui, je vous présente le Peter de Arnaud Druelle et son roman L'enfant Pan qui sort tout bientôt et qui m'a gentiment été envoyé par les Editions Gulf Stream. Londres. Fin du XIXème siècle. Peter n'a pas eu droit à une enfance douce. Il est ce garçon a l'air renfrogné que la justice a décidé de placer à l'Oiseau Blanc, un institut qui prend en charge orphelins, gamins des rues. C'est un cadre bienveillant qui l'attend. Se laissera t-il alors convaincre par les deux petites créatures lumineuses venues du Pays-de-nulle-part, pour l'emmener sur l'Ile du Pan ?
L'auteur nous livre son interprétation et ce qui pourrait être les origines de Peter Pan. J'ai aimé qu'il conserve l'essence de l'histoire originale, et celle de ce héros qui ne souhaite pas grandir. Tout se met en place naturellement, le cadre réel comme le cadre imaginaire, fantastique. Et on y suit ce garçon qui a soif d'aventures, de liberté.
Le récit n'est pas très long, 230 pages environ, mais l'auteur a su mettre en place une intrigue et nous offrir son dénouement. On prend le temps de comprendre ce monde magique et ses rouages, comment il maintient son équilibre, et ce qui pourrait bien vite faire pencher la balance. On plonge alors dans un monde féerique, mais pas si paisible que ça et on embarque pour une aventure à la fois fascinante et terrible.
" ... nos secrets les plus sombres ne sont que des fleurs qui nous dévorent l'âme. Tu peux choisir de les garder enfouis au plus profond de toi mais, crois-toi, ils ne cesseront de te tourmenter qu'une fois que tu t'en seras délivré... "
Éclats d'étoile de Neal Shusterman
Fantastique - Young Adult
312 pages
Parution : le 4 février 2021
Editions ROBERT LAFFONT
Collection R
Le premier tome d'une saga fantastique par l'auteur de la trilogie best-seller
La Faucheuse, Grand prix de l'imaginaire.
Synopsis :
Dillon possède le terrifiant pouvoir de déclencher des vagues de destruction avec une simple pensée.
Deanna, elle, ressent une peur si dévorante qu'elle en est devenue une sorte de trou noir, aspirant tout ce qui la terrorise.
Lorsque l'éclat d'une supernova illumine le ciel nocturne, Dillon et Deanna ont une révélation : ils sont six à être accablés de pouvoirs monstrueux qui leur rongent l'âme autant que le corps. Et ce n'est qu'ensemble qu'ils auront une chance de vaincre ces forces mystérieuses.
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
Plonger dans ce roman, c'est partir aussitôt à la rencontre de six ados aux pouvoirs terribles et inexpliqués. Dillon est rongé par un appétit de destruction. Son besoin de détruire quelque chose est toujours plus présent et il est impossible à contenir. Deanna est quant à elle rongée par une peur grandissante. Elle se voit mourir de mille et une manière. Lorsque ces deux ados sont réunis, ils poursuivent leur route à travers le chaos ensemble. C'est une évidence. Puis il y a Winston et Tory. Lourdes et Mickael. Eux aussi se sont trouvés.
L'auteur nous présente six personnages et on ne sait pas bien quel genre d'aventures les attend exactement. Quel est leur rôle, maintenant qu'on a pris connaissances de leurs drôles de capacités? Que doivent-ils accomplir? Quelle est l'origine de tout ça? Ça n'a rien à voir avec des super pouvoirs super cools. Ca détruit, c'est gênant, ça fait peur. Ils font de ces ados des monstres. Et finalement, deux choix s'offrent à eux. Se battre très fort ou nourrir la bête.
J'ai été totalement intriguée par cet aspect sombre du récit, et l'issue complètement floue. Mais un petit peu moins convaincue par les réponses apportées dans ce premier tome. C'est très rapide. On a envie de creuser, quand tout s'emballe. Ce premier tome est assez mystérieux dans l'ensemble et je ne savais pas trop à quoi m'attendre. C'est vraiment dans le derniers tiers de ma lecture que j'ai compris et apprécié la direction que prenait le roman. Au final, on a un récit plutôt court, qui se lit sans difficulté et qui donne envie d'aller plus loin. On en reparle donc à la sortie du tome 2 !
Ma note : 7/10
« La peur lui coupait le souffle. Elle était si puissante qu’elle se propageait tout autour d’elle et enveloppait ses proches ; ses parents, ses anciens amis… jusqu’aux parfaits inconnus qui s’aventuraient trop près d’elle. Sa peur était aussi contagieuse qu’un fou rire et aussi toxique que des vapeurs de cyanure. »
« était-ce de la science ou de la magie ? L’œuvre de Dieu ou de Satan ? »
« Michael était terrifié par ce monstre qu’il devenait, et par les atrocités dont il se sentait capable. »
« Elle aurait dû éprouver terreur et répulsion à chacune de ces catastrophes ; pourtant, une paix soudaine, inexplicable, insensée, l’emplissait toujours à la suite de ces désastres. Toute cette destruction ne lui paraissait pas réelle ; c’était tout au plus un tableau, une peinture qu’on plaçait sous ses yeux. »
Disponible en librairie.
Silencieuse de Claire Garralon
A partir de 9 ans
93 pages
Parution : le 3 février 2021
Editions ECOLE DES LOISIRS
Collection NEUF
Synopsis :
On va déménager. Ma mère nous a annoncé ça comme ça, un jour de janvier, avant le dîner. Joseph et Paul, mes frères, ont protesté. La tortue hibernait dans le jardin. Le chat était sur mes genoux. Moi, je n'ai rien dit. Je ne dis jamais rien. Je ne parle pas. Mon surnom, mon nom d'Indien, c'est Silencieuse. J'aime bien. Paul m'a demandé ce que j'en pensais. Sur un papier, j'ai écrit : « rien ». Mais une maison, c'est plein de souvenirs. Il y en a des bons et il y en a des mauvais. Comme la chose qui a fait que j'ai arrêté de parler.
L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier
Ce tout petit récit de moins cent pages parle de mutisme, un sujet sur lequel j'aime me pencher mais qui est finalement peu abordé en littérature. Peut être parce que c'est un mal difficile à comprendre. Si certains d'entre nous n'ont aucun filtre, d'autres choisissent bien leurs mots ou les retiennent. Et puis il y a ceux qui sont totalement silencieux, comme Alice.
Le mutisme est un trouble parfois lié à l'anxiété, à la timidité, d'autres fois à des petits, voire grands traumatismes. C'est intéressant d'être ici dans la petite tête d'Alice et de tenter de comprendre ce qu'il y a au fond de son cœur. On découvre comment elle accueille les petits et grands bouleversements dans sa vie d'enfant, et combien exprimer ses émotions peut être compliqué.
Alors que sa mère parle d'un déménagement à Bordeaux, elle préfère garder ses émotions pour elle. Dans son entourage, certains s'accommodent bien de ce grand silence, d'autres sont tout à fait patients, quand d'autres encore aimeraient juste qu'elle réagisse. Alice a su me toucher avec son histoire, raconté avec simplicité, presqu'avec poésie.
"... J'ai peut-être pensé que les mots n'avaient pas de sens, qu'ils n'étaient pas utiles, et que le silence était plus fiable... "
"... Les choses changent tout le temps. Il paraît que c'est la vie. Que s'il n'y a pas de changement alors on est mort, c'est Joseph qui me l'a expliqué...
" ... ça coule lentement, au ralenti. Je connais cette sensation, je l'avais oubliée, ça revient délicatement, l'eau, le goût salé, les rigoles sur les joues. Je ne pleure pas comme on décide de pleurer parce qu'on est triste, en colère ou épuisé - non, c'est mon corps qui déborde. Mes yeux sont trempés, ma jupe aussi mais l'orage ne gronde pas, rien, pas un son, un orage muet...
"... Je n'aime pas le temps, il bouge, tout devient différent à chaque minute, tout se modifie d'une seconde à l'autre, rien ne reste, les oiseaux s'envolent, les pétales du prunier tombent, les enfants grandissent, et les parents s'en vont... "
Disponible en librairie.
Cendrillon 2.0 de Ashley Poston
Young Adult - Contemporain
556 pages
Parution : le 4 février 2021
Editions LUMEN
Synopsis :
Et si Cendrillon était une fan, une vraie ?
La jeune Elle Wittimer, geek de son état, ne vit que pour Starfield, le grand classique de science-fiction dont son père était, lui aussi, un grand fan avant sa mort. Alors, quand le reboot de la mythique saga est annoncé au cinéma, elle croit devenir folle de joie. Sauf que c'est Darien Freeman, acteur de séries légères pour adolescents, qui décroche le rôle principal. Et ça, aux yeux d'Elle et de milliers de fans historiques du chef-d'œuvre, c'est intolérable.
Martyrisée par sa belle-mère et ses deux demi-sœurs qui mènent la grande vie et la prennent pour leur domestique, elle a hâte de voler enfin de ses propres ailes après sa dernière année de lycée. En attendant, elle assassine le pauvre Darien à longueur de posts – s'assurant, à sa grande surprise, une audience de plus en plus large sur les réseaux sociaux. Alors, quand le tournage du film commence pour le jeune comédien, les difficultés aussi ! D'autant qu'il doit apparaître à la plus grosse convention du pays, autrefois fondée par le père d'Elle en personne...
L'avis de *Sylvia* rêveuse et mangeuse de papier
Vous regardiez Comme Cendrillon quand vous étiez ados? Cette série de films pour ados reprend toujours les mêmes ingrédients : une jeune fille aux airs de Cendrillon moderne, une belle mère infecte, deux demi-sœurs mauvaises comme tout. Et une happy-end dans laquelle l'héroïne réalise son rêve. Pas très réaliste mais franchement mignon. Dans ce roman, c'est un peu le même principe. On reprend le conte de Cendrillon pour en faire une version très moderne et même un peu geek.
On fait la rencontre de Elle, qui ne sait pas bien de quoi son avenir sera fait. Depuis la mort de son père, elle est un peu la bonne de sa belle-mère et doit supporter deux demi-sœurs qui la font se sentir misérable. On rencontre en parallèle Adrien, un jeune acteur de dix-huit ans qui reprend un grand rôle dans Starfield, une série de science fiction qui a un succès fou.
Leur destin se voit justement lié à cause/grâce à ce reboot de Starfield en préparation. Elle est grande fan de la série, comme l'était son père. Lui doit convaincre toute une armée de fan de sa légitimité, un véritable challenge. La jeune fille est d'ailleurs la première à ne pas valider le choix de cet acteur et le fait bien savoir sur les réseaux. Sans connaître l'identité de l'un et de l'autre, ils en viennent à échanger des sms et à se soutenir au quotidien.
C'est une lecture bien divertissante et c'est tout ce que j'en attendais. C'est facile à lire, moderne, et j'ai été séduite par le côté fangirl de l'héroïne. Son enthousiasme autour de Starfield est totalement communicatif et on se prend au jeu. Oui, j'ai vraiment bien aimé cette héroïne, qui a besoin de s'affirmer un peu, surtout quand on voit que les gens autour d'elle dépassent les bornes, et prennent plaisir à détruire son univers, tout ce à quoi elle tient. Adrien n'est pas en reste et j'ai aimé qu'il partage ses doutes. On a finalement affaire à deux grands solitaires qui se sont bien trouvés, et finalement, ça nous vaut une lecture sympathique.
« les rapports humains, ce n’est pas mon truc. Dans ma tête, mes pensées sont claires et ordonnées mais, dès que j’ouvre la bouche, c’est une tout autre histoire. Comme si j’étais ensorcelée – possédée par le fantôme d’une… d’une parfaite imbécile. »
« Est-ce que tout le monde pense comme lui ? Que je n’ai pas eu à me battre comme eux pour en arriver là ? Que j’ai eu la belle vie parce que ma mère est une mondaine milliardaire et mon père, agent dans le cinéma ? »
« Tu n’es rien, Elizabeth, rien du tout. De la vermine, tout au plus. Tu ne deviendras jamais quelqu’un. Et ce n’est pas une pauvre robe qui va y changer quoi que ce soit. Tu resteras toujours la tarée de service, l’orpheline incapable de se faire des amis. »
« Brille, brille, ma petite étoile, tu peux être absolument qui tu veux, ce soir. »
Disponible en librairie.