* Rêveurs et mangeurs de papier *

A partir de 9 ans

320 pages

Editions ECOLE DES LOISIRS
Collection NEUF

Synopsis :

Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chêne où Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu'il a écrit et espérer qu'il soit un jour acheté. Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l'ouvrage qu'il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu'il a faites et les gens qu'il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé à la librairie il y a des années. Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec... À l'aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.

L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

La librairie de la famille Renard a pris place au creux d'un chêne de la forêt de Bellécorce et on peut y trouver toutes sortes de manuscrits rédigés par les animaux de la forêt. Archibald Renard adore son métier de libraire. Il prend soin de son échoppe et se trouve être un animal très à l'écoute. Et quand Ferdinand Taupe l'appelle à l'aide, maître Renard n'hésite pas une seconde. Il laisse la librairie aux bons soins de Charlotte Souris et part sur les traces de souvenirs perdus...

C'est en fait une quête des plus émouvantes qui attend le lecteur. Atteint de la maladie de l'Oublie Tout, Ferdinand Taupe doit à tout prix récupérer le livre dans lequel il a raconté ses souvenirs de jeunesse. Malheureusement, il vient d'être acheté par un mystérieux animal. Avec seulement quelques photos en leur possession pour les guider à travers la forêt, nos deux compagnons tentent  alors de dissiper la brume autour du passé de Ferdinand. On a qu'une envie, c'est de rester auprès de lui tant qu'il n'aura pas ses réponses. Notre chère taupe semble si perdue.

C'est ce qu'on appelle une jolie parenthèse. L'auteur nous offre là un doux moment de lecture, à savourer accompagnée d'une part de tarte aux amaudes et d'une tasse de thé à l'écorce de cerisier. J'ai apprécié chaque étape du voyage de Ferdinand et Archibald, chaque rencontre, chaque lieu. Tout est très charmant et accueillant, on a juste envie de se perdre encore un peu au cœur de la forêt. Il y a aussi ces grands moments d'émotion, qui nous serrent le coeur. Je crois qu'il n'y a pas plus jolie manière d'aborder la maladie, la perte des souvenirs ou encore celle des êtres chers. Mais je retiens surtout une histoire remplie d'amour et de bienveillance, à mettre dans les mains des petits comme celles des grands lecteurs.

Comment ne pas avoir peur lorsque les portes du souvenir se ferment et que ceux qu'on aime restent coincés derrière?

Disponible en librairie.

Manga - Seinen

One shot

Parution : le 9 mars 2022

Editions KAZE

Synopsis :

Fujino, adolescente surdouée, a une confiance absolue en son talent. Kyômoto, elle, se terre dans sa chambre et pratique sans relâche. Deux jeunes filles d'une même ville de province, qu'une passion fervente pour le dessin va rapprocher et unir par un lien indéfectible...

L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

Après Fire Punch et Chainsawman, Kaze nous propose une nouveauté très très différente. Ici rien de sanglant et on met de côté l'action pour un récit plus doux et plus réaliste. On fait ici la rencontre de Fujino qui dessine dans le journal de l'école. Elle dessine bien, c'est un fait. Mais quand une élève qui ne vient jamais en classe propose des planches nettement plus réussie dans le journal, Fujino remet totalement son talent en question ...

Fujino se met à douter de ce qui était pour elle un amusement. Elle se met en tête de surpasser une élève qu'elle ne connaît absolument pas. Au point de se mettre à dessiner pour de bon, à se documente pour s'améliorer dans ses techniques. C'en devient presque inquiétant pour son entourage. Puis Fujino va rencontrer Kyomoto, qui vit recluse dans sa chambre.

C'est un petit manga qui met avant divers sujets comme la passion, l'amitié, la confiance en soi, l'anxiété, la persévérance, les rencontres et tragédies qui changent une vie. Le scénario est un peu court pour réellement creuser tout ça mais l'émotion est bien présente. On s'attache aux filles, à ce qui les lie, même si on aimerait une amitié plus saine. J'ai aussi beaucoup aimé retrouvé le coup de crayon bien reconnaissable de Tatsuki Fujimoto dans un scénario si différent et qui plus est en un petit one shot efficace.

Disponible en librairie.

Fantastique

376 pages

Parution : 10 mars 2022

Editions LUMEN

Toute chose projette une ombre, même notre monde...

Synopsis :

Toute petite, Olivia Prior a été déposée sur les marches de l'orphelinat où elle vit désormais. Incapable de parler, elle n'en sait pas moins se faire respecter des autres pensionnaires. De sa mère, il ne lui reste plus qu'un journal intime relié de cuir, plein de dessins étranges et marqué par la folie, dont les derniers mots sont : " Tu seras à l'abri tant que tu ne t'approcheras pas de Gallant. "

Mais la jeune fille ne rêve que d'une chose : avoir, un jour, une famille. Alors, quand elle apprend que son oncle l'a enfin retrouvée et l'invite à venir vivre dans le domaine familial de Gallant, Olivia n'hésite pas une seule seconde. Sur place, elle ne trouve que deux domestiques et un cousin, Matthew – qui, de toute évidence, ne veut pas d'elle. Elle découvre surtout que son oncle est mort et enterré depuis plusieurs mois déjà... Elle remarque enfin que tous les habitants du manoir semblent éviter comme la peste le mur qui s'élève derrière la propriété, au milieu d'une nature luxuriante. Quel mal se dresse là, au fond de ce jardin niché au bout du monde ? Qu'est-il vraiment arrivé à la mère d'Olivia, toutes ces années plus tôt ?

L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

Et c'est une fin de lecture commune ! Cette semaine, j'ai découvert Gallant avec un petit groupe de lecture et c'était encore une fois super chouette de pouvoir papoter autour d'un roman. On était toutes impatientes de découvrir cette nouveauté signée V.E Schwab, qui a ici clairement tout misé sur l'ambiance.

De quoi ça parle exactement ? Depuis l'âge de deux ans, Olivia vit à Merilance, une maison d'éducation pour jeunes filles. A l'orphelinat, cette fille muette se contente de la compagnie des pensionnaires détestables, de celle des revenants qui rôdent et du journal intime de sa mère qui semble t-il avait perdu la raison. Quand la mère supérieure de Merilance lui confie la lettre de son oncle Arthur Prior qui l'invite à rejoindre le manoir Gallant, Olivia entrevoit l'espoir d'y retrouver un véritable foyer...

Dès les premiers instants, il se dégage de cette lecture une atmosphère assez pesante. Le quotidien de notre héroïne se révèle un peu sinistre et on se demande si il prendra un peu de couleur au fil du récit. Entre nous, Olivia qui voit les goules, ça fait un peu froid dans le dos, aussi inoffensives soient-elles. On découvre ensuite un récit de plus en plus mystérieux au fil des pages. L'accueil au manoir des Prior n'est pas aussi chaleureux qu'on l'imagine et on meurt d'envie de comprendre pourquoi.

L'auteure nous invite à plonger dans l'inconnu et les descriptions sont formidables, totalement immersives. C'est comme si on nous chuchotait ces mots dans le noir. J'étais avec Olivia. On marche ensemble à tâtons dans l'obscurité. On cherche une porte qui ne soit pas verrouillée. On guette la moindre petite lueur pour nous orienter dans ce manoir. J'ai adoré ça, cette grande part d'ombre et le courage d'Olivia. Et c'est au final un bon roman, gris, lent, tragique, avec une mise en page qui permet d'ancrer pour de bon cette ambiance unique. 

« Toute sa vie, la jeune pensionnaire de Merilance a rêvé d’avoir une famille, de se réveiller un jour et d’apprendre qu’elle n’était plus seule. »

« le manoir est un vrai labyrinthe, un dédale de couloirs et de pièces, certaines immenses et d’autres petites, la plupart closes, renfermant des monticules de meubles enfouis sous des draps d’un blanc immaculé. »

« Elle aimerait rester et faire de ce manoir l’endroit où elle se sent chez elle. Elle aimerait rester pour apprendre ses secrets, savoir pourquoi le noir leur fait si peur, ce qui est arrivé à tous les autres Prior, ce qu’a voulu dire son cousin quand il a affirmé que cet endroit était maudit. »

« Nous sommes venus pour ne plus jamais pouvoir repartir. Nous sommes liés à cet endroit, enchaînés au manoir...»

« L’air a le goût d’une pluie d’été et non plus celui des cendres, un goût de fleurs fraîches, de vie, de clair de lune. »

« La plus jeune des Prior a tant de questions à poser ! Mais elle devine, à la tension qui flotte dans l’air, au silence aussi terrible qu’étouffant, que personne n’y répondra. »

Disponible en librairie.

Fiction contemporaine - Adolescence

Parution : le 9 mars 2022

400 pages

Editions BAYARD

Synopsis :

Lucien a 16 ans. 

Sur internet, il est Zora, pilier de la communauté de fans des Mondes invisibles, la série fantastique culte de Maria Zumaï. 
Dans la vraie vie, il est le garçon le moins cool de l'internat. 
Un lycéen qui aime discuter en ligne avec Xena, écrire des fanfictions, lire des histoires où deux garçons s'embrassent et se promener au bord d'un lac. 

Mais quand la mystérieuse Maria Zumaï interrompt brusquement sa saga, Lucien se retrouve embarqué malgré lui dans une enquête. Une enquête dans les livres pour trouver des vérités dans la vie.

 L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

Lucien se souvient à peine de l'année de ses douze ans. Il se souvient avoir lu le tome 2 tant attendu des Mondes Invisibles, à son meilleur ami Max qui était à l'hôpital. Il se souvient qu'ils ont écrit ensemble des fanfictions. Il se souvient aussi que cette année là, son meilleur ami Max est mort. Mais on rencontre vraiment Lucien quand il a seize ans et qu'il attend la sortie du tome 4 des Mondes Invisibles. A seize ans, Lucien mène presque une double vie. Sur les réseaux, il incarne Zora qui est très connue pour ses fanfictions. Et c'est drôlement plus simple pour lui d'être Zora que Lucien...

Lucien est d'abord cet adolescent qui nous fait découvrir son univers favori, qui nous transmet  sa passion et j'ai trouvé ça fantastique. Mais Lucien est aussi et surtout cet ado solitaire, déconnecté du monde, qui préfère la fiction à la réalité. Il partage dans ce roman ses états d'âmes bleu-gris-vert, bleu ciel, bleu lac, bleu mélancolie  et on l'écoute. C'est une mauvaise nouvelle qui va finalement le sortir de sa zone de confort. Les Mondes Invisibles n'aura jamais son tome 4. La fin de cette grande aventure ne paraîtra donc pas.

L'identité de l'autrice des Mondes Invisibles reste un grand mystère pour tous et c'est avec ses deux amies virtuelles qu'il choisit de partir sur ses traces. Une belle occasion d'aborder au cours de cette quête divers sujets comme l'amitié, l'amour, le deuil, les règles du genre, le conformisme...

Je ne savais pas trop vers quoi l'auteure nous menait exactement, mais j'ai aimé le ton du récit et je me suis laissée porter. Dans ce roman, on part sur les traces d'une femme insaisissable. Et cette enquête mène finalement à d'autres révélations, à d'autres réponses. J'aime l'idée qu'à la fin de ce roman, Lucien se comprend mieux.  C'est un récit doux, réconfortant, avec des personnages qu'on prend plaisir à découvrir. C'est surtout un hommage à tous les livres lus, à toutes les histoires qui nous aident à nous construire et aussi à nous déconstruire.  

« Sur les réseaux sociaux, il faut encore être soi-même, en ajoutant des filtres pour avoir l’air plus cool. Bref, exactement comme au lycée, où tout le monde a l’air de porter des filtres de coolitude sous forme d’habits et d’expressions à la mode. Déjà que j’avais du mal à avoir des likes en vrai, fallait aussi en avoir sur Internet ? Au secours. »

« Donc j’en étais là.

À écrire des fanfictions bleu nuit, à rêver au bord des lacs, à vouloir être Zora plutôt que Lucien, à préférer Internet à la vraie vie. »

« On a autant de vies qu’on décide d’en avoir. Tout est à inventer, tous vos tours et vos détours. Parfois, on apprend à devenir libraire en criant des poèmes assise sur un trapèze. Parfois, on apprend à être une bonne actrice en sortant toute la nuit. »

« Lise a hoché la tête, comme si elle était en train de savourer des peut-être, fondant dans sa bouche comme des biscuits à la cuillère. »

« Bref, je comprenais peu à peu qu’être un garçon ou une fille ce n’était pas forcément adhérer à tous les clichés, qu’on avait le droit de s’amuser, que les règles étaient plus souples que prévu, et que je m’en sortais pas trop mal. »

Thriller - Fiction historique

480 pages

Parution : le 2 mars 2022

Editions Bragelonne

Collection FIBS

Un thriller historique sombre et résolument féministe.

Synopsis :

Alors que sa meilleure amie Kitty vient de mourir dans des circonstances mystérieuses, Molly Green, orpheline de dix-sept ans, découvre l'existence d'une tante dont elle ne savait rien.

Richissime, Ava est disposée à prendre la jeune fille sous son aile... à condition que celle-ci soit prête à en payer le prix. Car Ava a bâti sa fortune en pillant des tombes pour revendre les dépouilles à des étudiants en médecine avides d'apprendre la chirurgie. Et elle veut que Molly l'aide à se procurer les corps.

Or à Philadelphie dans les années 1850, une jeune fille non mariée n'a que peu de perspectives. De plus, Molly est bien décidée à remonter la trace de l'étudiant qu'elle pense être l'assassin de Kitty. Elle accepte donc et découvre son nouveau métier... mais surtout, les leçons d'anatomie du docteur LaSalle, qui vont la fasciner. Mais à cette époque, aucune femme n'est censée étudier pour devenir chirurgienne. Et alors qu'un meurtrier sévit en ville et que la mort de Kitty reste impunie, la poursuite du savoir devient pour Molly une danse... mortelle.

L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

C'est à l'âge de treize ans que Molly Green a été confiée à l'orphelinat. Quatre ans plus tard, alors que la jeune fille est confrontée à la perte de sa meilleure amie Kitty, une tante se manifeste et lui propose même un emploi. C'est  une nouvelle inespérée pour Molly. Une vie nettement plus confortable l'attend. Si et seulement si elle accepte de devenir voleuse de cadavres...

C'est de cette manière que Molly plonge tête la première dans le trafic de sa tante. Derrière ce grand business se cachent les plus grands cours d'anatomie de la ville. Le docteur associé à sa tante s'intéresse tout particulièrement aux curiosités médicales et ses cours sont réputés et nécessaires pour les étudiants de l'époque.

L'auteure nous transporte donc au milieu du XIX ème siècle, à Philadelphie, dans une ambiance tout à fait glauque et mystérieuse. Si on suit le quotidien peu ordinaire de Molly, qui présente aussi bien un aspect réconfortant pour cette orpheline qu'un aspect effrayant, on est aussi confronté à plusieurs mystères. Celui qui entoure la mort de la meilleure amie. Celui qui porte sur les corps de femmes  retrouvés mutilés en ville. C'est vraiment difficile de décrocher de ce genre de récit, et ce malgré les descriptions terribles et très visuelles. Il vaut mieux avoir le cœur bien accroché !

Dans le genre macabre, c'est une excellente lecture. Et j'ai adoré ce qu'on y trouve entre les lignes. C'est un roman qui aborde la condition de la femme au XIX ème siècle et des questions d'éthique face aux progrès de la médecine. Il parle aussi du fait de trouver sa voie et de s'y accrocher malgré les obstacles. Molly est aussi un personnage qui m'a beaucoup plu. Elle a beau être intelligente, elle n'a pas tout bon. Je me suis demandée tout du long ce qu'on attendait d'elle exactement, avec ce sentiment de malaise, cette impression que quelque chose m'échappait. Je n'ai pas été déçue par le dénouement  de ce sombre roman qui mêle thriller et fiction historique !

« La nuit, Philadelphie était comme une pomme talée. Il suffisait d’une bouchée pour découvrir la pourriture qu’elle cachait en son cœur. »

« Tous les étudiants en médecine doivent disséquer un corps pour obtenir leur diplôme. Ils les découpent à la recherche d’un trésor, comme les enfants avec une galette des Rois. Le seul moyen légal d’obtenir un cadavre est d’attendre qu’un criminel soit exécuté, mais il n’y en a pas suffisamment. »

« Ce n’était pas un homme, mais un cauchemar.

Son costume noir pendouillait sur son corps, déchiqueté, comme s’il sortait de la tombe. Autour de son cou nu était attaché un long collier fait de minuscules petites choses blanches étincelantes.

— Je me disais bien que tu allais venir, répondit le gardien avant de pousser Molly en avant. Je vais vous présenter. Gamine, voici le Dentiste. »

« Sois prudente. Il ne fait pas bon sortir la nuit ces temps-ci. Il suffit d’une seconde pour passer de vie à trépas, et ce sera alors ta tête à toi qui se retrouvera dans une boîte. »

« Les ténèbres existent, Molly. Et elles ne sont pas dans le ciel. Elles sont en nous. »

« Cette maison était un nid de vipères rempli de secrets, et elle en avait assez d’être laissée dans l’ignorance. »

Alimentation - Santé

80 pages

Parution : le 16 février 2022

Editions CASTERMAN

Description :

Ce qu'on choisit de mettre dans son assiette a une influence sur notre santé, notre vie mais aussi le sort de la planète. Si ce livre retrace une brève histoire de la nourriture (régime préhistorique, apparition des couverts), il vise surtout à éveiller les consciences pour faire évoluer nos habitudes de consommation (lire les ingrédients sur les emballages, acheter local, prendre le temps de bien manger, éviter le gâchis) en vantant les bienfaits nutritifs de certains aliments ou pratiques moins connus (l'aquafaba, la slow food, le tofu, les herbes sauvages). Chaque double page traite un sujet dans un texte synthétique, qui dialogue avec une belle illustration pleine d'esprit.

L'avis des Rêveurs et Mangeurs de Papier

L'alimentation, c'est un vrai sujet sur lequel il ne faut pas hésiter à se pencher. Dans cet ouvrage, on trouve plein de bonnes infos sur l'alimentation variée et saine, qui nous permet de tenir bon. C'est en fait un livre à mettre entre toutes les mains parce que même si on sait bien qu'il est recommandé de manger cinq fruits et légumes par jour pour veiller à notre santé, on est aussi facilement influencé par notre société de consommation et l'alimentation industrielle. 

On nous présente d'abord l'évolution de l'alimentation sur plusieurs époques avec notamment la naissance de l'agriculture, l'utilisation des couverts, ou encore l'arrivée des épices ou de l'industrie. Des petits et gros changements qui nous mènent à notre alimentation d'aujourd'hui. 

On évoque aussi le "bien consommer". Ce qui revient à favoriser les produits locaux, mais aussi à éviter ce qui est transformé, raffiné ou encore les agents chimiques. On trouve petits conseils et pistes pour se tourner vers une alimentation plus équilibrée, sans culpabiliser. Parce que finalement on a le choix de s'informer ou non des provenances, de regarder les étiquettes. On y explique un peu tout ça de façon claire et accessible. C'est un livre très bien conçu, qui en prime est superbement illustré  !

Fantasy

624 pages

Parution : le 2 mars 2022

Editions CASTERMAN

Synopsis :

Depuis leur naissance, l'impératrice Margaraux façonne ses filles. Eduquées dans l'art du mensonge, de la séduction et de la manipulation, Sophronia, Daphné et Beatriz sont des armes qui n'ont qu'un objectif : pousser les royaumes de Temarin, Friv et Cellaria à la guerre pour que leur mère puisse devenir souveraine du continent. Envoyées en territoire hostile pour épouser les héritiers des monarchies voisines, les trois soeurs vont prendre des chemins différents pour tenter de survivre. Et tracer leur propre destinée.

L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

Daphné, Béatriz et Sophronia sont les princesses de Bessemia. Les trois sœurs ont désormais l'âge de se marier et elles ont d'ailleurs été éduquées en ce sens. Bientôt elles rejoindront un autre royaume pour servir les projets de leur mère. L'impératrice vise à devenir la seule souveraine du continent et ses trois filles connaissent parfaitement leur rôle : mettre tout en œuvre pour que les royaumes de Cellaria, Friv et Tamarin entrent en guerre.

Cette intrigue de départ est très accessible et nous tient en haleine pendant un petit moment. On fait la rencontre des filles, l'une après l'autre, et on s'intéresse aussitôt à leurs actions/décisions. On se demande surtout si tout va se passer comme sur des roulettes, sans aucune fausse note, selon le plan de leur mère. Finalement, on réalise bientôt que l'intrigue est bien différente d'un royaume à l'autre.

L'auteure nous présente trois royaumes bien distincts. On s'intéresse à certains aspects de leur culture respective, de leurs traditions. Petit exemple : la magie des étoiles qui peut soigner ou encore exaucer des vœux dans ce monde n'a pas la même valeur d'un royaume à l'autre. En y mettant les pieds, on sent qu'on a beaucoup à apprendre sur ces trois territoires et j'ai apprécié tout le travail autour de cet univers. 

Le récit quant à lui n'est pas fou en action, mais reste plutôt rythmé par des petites vérités qui éclatent régulièrement ici et là. L'auteure mise davantage sur ces subtilités, notamment dans les personnages qu'on côtoie dans ces six cents pages et qui ne devaient être que des pions dans le jeu des filles. Ces personnages deviennent souvent de véritables obstacles et cela modifie peu à peu les enjeux. Et même si j'aurais préféré que l'auteure prenne parfois des raccourcis, j'ai aimé qu'on s'attarde sur la gestion d'un royaume, sur les responsabilités à endosser et les initiatives des trois héroïnes. Ajoutez-y mensonges et trahisons pour un peu plus de tension et vous savez maintenant de quoi est fait ce premier tome.



"... Vous êtes seules, maintenant, dit l'impératrice à voix basse. Je ne serai plus là pour vous guider. Mais vous avez été formées pour cela, mes colombes. Vous savez quoi faire, qui frapper, la où ils sont vulnérables. Dans un an, nous régnerons sur chaque centimètre carré de ce continent et personne ne sera capable de nous le reprendre. 

"... Si vous pouvez devenir ce qu'ils veulent que vous soyez, ils seront prêts à incendier le monde en votre nom.

"... Un royaume détruit est un royaume vulnérable, aime à dire l'impératrice. Si Friv se combat lui-même, ce sera plus facile pour Bessemia d'en prendre possession..."

Disponible en librairie.

A partir de 3 ans

Parution : le 12 janvier 2022

Tout carton

Format géant

Couverture en mousse

20 pages

Editions CASTERMAN

Description :

Allez, on bouge son corps et on se met au sport ! Les Jeux olympiques c'est fantastique et la zumba, c'est trop sympa ! Tu préfères le canoë ? Alors prépare-toi à ramer ! Ou alors une balade en raquettes, c'est trop chouette ! Du patinage artistique au ski acrobatique, en passant par le bobsleigh et le surf, plus de 200 sports olympiques et fantastiques sont à découvrir dans cet imagier XXL ! Des textes drôles et rythmés, des illustrations originales et tendres pour un inventaire inventif et décalé.

L'avis des Rêveurs et Mangeurs de Papier

Les enfants raffolent de cette collection de livres géants et le petit dernier a évidemment fait son effet. Après les grands ouvrages dédiés aux animaux, à la maison et à la nature, ce nouvel imagier met totalement à l'honneur le sport sous toutes ses formes. Il rappelle aux enfants combien c'est important de bouger son corps et surtout combien c'est amusant ! Cet ouvrage rassemble plus de deux cents sports et jeux, de quoi inspirer petits et grands pour de prochaines activités.

Chaque double page représente en fait une catégorie sportive bien spécifique mais l'imagination est aussi de mise. On y croise toutes sortes d'animaux en plein exercice physique et chaque petite scène prête à sourire. Les enfants adorent ce genre de mise en situation toute farfelue, toute rigolote. C'est vraiment l'occasion de mettre en lumière toutes sortes d'activités autour des jeux de balle, jeux en salle, sports nautiques, jeu de récréation, sport à roulettes, sport à la montagne, sports aériens, de combats...

Il y a tout de même une double page qui plaît drôlement plus aux jeunes lecteurs. Le meilleur pour la fin avec ces deux pages réservées aux Champions du monde aux Jeux Olympiques imaginaires et fantastiques. Rien que ça! Le croque burger, le Roulenfruits, le Voltige tout, le Juskociel, le Guili Plumette, ou encore l'Escaladalire inspirent immédiatement les enfants. On sort ici des sentiers battus et on fait travailler l'imagination ! Ces pages sont formidables !  

L'imagier du sport ou comment dépenser son énergie. C'est un grand grand grand livre un peu foufou. C'est  vif, c'est coloré, ça plaît inévitablement. Et bien sur, on retrouve avec bonheur le style si reconnaissable de Claudia Bielinsky et l'imagination débordante d'Alexandra Garibal. 

Disponible en librairie.

Anticipation - Ecologie

381 pages

Parution : le 20 janvier 2022

Editions SCRINEO

Synopsis

Alors que la planète entière a assisté à l'extinction de la quasi-totalité des espèces animales, les scientifiques fabriquent en série des anibots, robots aux allures d'animaux, et des chimères, créations génétiques rares. 
Sans scrupule, un chef mafieux met aux enchères la tête des dernières bêtes sauvages et déploie tous les moyens pour acquérir personnellement le panthigre, la nouvelle chimère dévoilée au monde. 
De son côté, Deckard, jeune activiste écolo, défend la cause des derniers animaux dits " naturels " contre son père, le brillant généticien à l'origine des chimères. Très vite, il rencontre Tania, web-reporter orpheline de 16 ans, qui l'intrigue terriblement. 
Quand le panthigre est enlevé et parvient à s'échapper, le duo, a priori mal assorti, se donne une mission folle : sauver la vie de l'animal emblématique et l'emmener au Sanctuaire, où se meurt la dernière girafe sur Terre et dont personne ne connaît l'emplacement exact... 

L'avis de * Sabrina * rêveuse et mangeuse de Papier

Imaginez un monde où la quasi totalité des espèces animales s'est éteinte. Imaginez un monde où les rares bêtes encore sauvages sont abattues lors d'une traque organisée par des trafiquants, contre une petite fortune. Imaginez que les dernières heures de la toute dernière girafe, protégée, soit suivie sur les réseaux sociaux. C'est en fait ce à quoi pourrait ressembler notre monde. Donnons lui un siècle ou deux. 

C'est en tout cas un scénario suffisamment réaliste que nous présente Johan Héliot dans Le Jardin des Chimères. L'auteur va même encore un peu plus loin puisqu'un professeur aurait mis au point le programme Chimère. Programme qui vise à repeupler les espaces naturels en intégrant des animaux génétiquement modifiés. Ce point de départ a vraiment piqué ma curiosité. 

Je me suis plongée dans cette lecture sans aucun mal, aux côtés de deux adolescents. Tania jeune web reporter qui suit le même chemin que ses parents et Deckard, le fils du professeur. Ils se connaissent à peine mais sont guidés par la même détermination, les mêmes motivations. Notamment celle de protéger la dernière création du professeur, un superbe fauve chimérique qui attire l'attention de personnes mal intentionnées. 

Si l'auteur avance ici et là des propos pertinents sur l'écologie ou encore sur la façon dont on gère les problématiques environnementales, c'est avant tout un récit d'action, avec du rythme. On est plongé dans une traque et on a envie que ça se termine bien. Mais je repense aussi à ces scènes marquantes avec des animaux, les derniers. Des scènes qui rendent la lecture un peu amère. Au final, ce roman m'a bien plu avec ses thématiques fortes. Je ne sais pas du tout si un deuxième tome est prévu mais ce roman donne envie de pousser la réflexion un peu plus loin.

« C’était comme ça que les humains se protégeaient ou niaient leurs responsabilités : en refusant l’évidence, même quand elle leur sautait aux yeux avec cruauté. »

« Elles nous avaient lancé un avertissement.

Mais étions-nous capables de l’entendre ? »

« Depuis le tout début de l’écocide, dans les dernières décennies du siècle précédent, les habitants des pays riches, bien qu’avertis et informés des conséquences dans l’avenir de leur mode d’existence, sont demeurés indifférents à la voix de la raison qui leur commandait de changer leurs habitudes de consommation. Aucune organisation, aucun militant même parmi les plus médiatiques n’a jamais eu assez d’influence pour réellement peser sur les gouvernements, seuls capables de prendre les décisions aptes à donner une chance au vivant. Cela aurait supposé de combattre les intérêts d’une agro-industrie trop puissante, et aucun politique n’a jamais voulu compromettre sa carrière en relevant ce défi. »

Fiction contemporaine - Attentat

320 pages

Parution : le 10 février 2022

Editions GALLIMARD JEUNESSE

Synopsis :

Au festival d'Amberside, l'impensable se produit : pendant le feu d'artifice, des terroristes tirent sur la foule. Cinq adolescents témoignent. Il y a Joe et Ellie, aussi beaux et magnétiques l'un que l'autre ; Violet, élève sérieuse et douce ; Peaches, passionnée de théâtre ; et March, qui fait tout pour passer inaperçu au lycée. Au cours de cette nuit tragique, ils vont se croiser, s'aider, se perdre, se retrouver. Seule compte une chose : survivre... et vivre à nouveau.

L'avis de *Sabrina* rêveuse et mangeuse de papier

Une fusillade lors d'un festival. Voilà de quoi parle ce roman. Ce n'est pas un sujet facile mais cette violence existe. Cette violence qui fauche des vies et en bouleverse d'autres. L'auteure a choisi ici de donner voix à cinq adolescents qui assistent au feu d'artifice, avant que des tireurs ne viennent s'attaquer à la foule. Ils partagent les uns après les autres ce qu'ils voient, ce qu'ils entendent, ce qu'ils ressentent, parfois très très succinctement. Juste quelques lignes. Elles suffisent. 

Si j'ai mis un peu de temps à bien situer/différencier les cinq personnages au début de la lecture, il y a quelque chose que j'ai saisi immédiatement. C'est vif, percutant. Ça secoue. Leur cinq témoignages tout à fait mélangés donnent un rythme à notre lecture. C'est une façon d'illustrer l'incompréhension totale face à une situation inattendue et chaotique. Une situation qui met subitement leur vie en jeu. 

Ce récit nous file les frissons, nous marque. L'auteur y évoque le choc, la panique, la terreur, la colère, et surtout la survie de ces ados qui fuient. Parce qu'à ce moment très précis, ils ne pensent plus qu'à trouver le moyen de survivre à l'horreur. On commence alors à penser aux répercussions, à l'après, à ceux qui restent. C'est en ça que les dernières pages sont particulièrement bouleversantes. Il y a un après. Il y a de la force. Il y aura toujours de la force.

« Ade pleurait, mais il était en vie. Il allait s’en sortir. Il fallait juste courir. »

« Tout ce que je voyais dans le parc, c’étaient des gens qui, je l’espérais, faisaient juste semblant d’être morts. »

« On ne s’habitue pas au chaos, mais au bout d’un moment, c’est comme si on n’avait jamais connu que ça »

« Je ne savais pas quoi faire de ses larmes. Ça m’a juste mis en colère, de me sentir impuissant pour plein de trucs. Comment la sortir de là, me sortir de là, tout ça. Il y avait tellement de choses pour lesquelles je ne pouvais rien et j’étais tellement en colère, putain. »

« Je ne voulais pas connaître leurs raisons. Je ne le veux toujours pas. Je suis au courant de ce qui a ensuite été dit à ce sujet, mais j’essaie de ne pas écouter. Je refuse de lire leurs revendications. Il n’y a aucune raison, aucun motif, aucune justification possible pour ce qui s’est passé ce soir-là. Si je ne connais pas ces types, si je ne m’intéresse pas à leur cause, alors je l’anéantis.

Ils m’ont pris tant de choses que je veux leur prendre au moins quelque chose. »

« Je me suis dit que seize ans, ça n’était pas vieux. Je ne me sentais pas en âge de mourir. Je n’avais pas eu le temps de m’y préparer. »

« Je  ne me réveillerais pas indemne de ce cauchemar-là. »